La mise en exploitation de la première phase du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (Gta), que le Sénégal partage avec la Mauritanie, risque un énième report pour des « problèmes techniques ».
HYDROCARBURES – L’année 2024 tire à sa fin et le projet Gta se dirige vers un nouveau report pour le démarrage de sa production informe L’Observateur dans son édition du jour.
« C’est une situation qui arrive dans les projets pétroliers et gaziers », confie une source au cœur du projet aux confrères du journal de Gfm.
Le projet Grand Tortue Ahmeyim est très complexe et pour éviter de prendre un risque pouvant le compromettre, l’opérateur veut avoir toutes les garanties avant de lancer le démarrage de la production.
Ce « report est lié à des problèmes techniques avec la liquéfaction du gaz. Il faut donc régler ce problème de comptabilité de démarrer la production », renseigne le journal qui rapporte les explications d’un haut cadre de la société des pétroles du Sénégal (Petrosen).
Ce report qui s’annonce n’est pas le premier que le projet ait connu. Le démarrage de production de Gta a connu des reports liés principalement à la pandémie de Covid-19.
D’abord annoncée pour 2022, ensuite différée pour 2023, puis au premier trimestre de 2024 avant d’être reportée au troisième trimestre de 2024.
Cet énième report, outre les conséquences économiques liées à une diminution des flux de trésorerie attendus, tant pour l’entreprise que pour le Sénégal et la Mauritanie, pose la problématique de l’image de la multinationale British Petroleum (BP), du moins de ses relations entre les deux pays partageant ce projet.
En août 2024, le gouvernement sénégalais a mis en place une commission d’experts pour une révision de ses contrats pétroliers et gaziers, notamment ceux impliquant des entreprises comme BP, afin de garantir des accords plus avantageux pour le pays.
Si les communautés locales des deux pays partageant ce projet ont salué cette volonté, les investisseurs étrangers restent préoccupés par une telle initiative.
Certains craignent que la renégociation des contrats n’affecte la stabilité du climat des affaires et ne dissuade les investissements futurs dans le secteur énergétique sénégalais.
En tout état de cause, cette spirale de report génère de plus en plus de frustration au Sénégal surtout dans un contexte de hausse des coûts énergétiques.
La phase 1 du projet Gta devrait produire environ 2,3 millions de tonnes de Gaz naturel liquéfié (GNL) par an.
Maderpost