Le village de Kirène, dans la commune de Diass, est plongé depuis hier dans l’émoi et la consternation. En effet, un de ses fils habitant le quartier Fouk a été froidement tué à coup de machette par des bergers venus du village de Thiambokh dans la commune de Keur Mousseu. A l’origine du drame, qui s’est produit hier aux environs de 18h, Abdou Faye, âgé de 23 ans, habitant le village de Fouk, était parti pour chercher des feuilles d’oseille dans leur champ situé derrière leur quartier. A sa grande surprise, selon les témoins, il a trouvé sur place des bergers, qui avaient mis leurs vaches dans leur champ pour brouter les plantes d’oseille.
MEURTRE – Il a intimé l’ordre à ces bergers de sortir du champ. Il s’en est suivi une vive altercation. Il sera atteint par un coup de sabre au niveau du cou. En dépit de la blessure, il s’est levé pour essayer de se sauver. Mais, il ne réussit pas à rejoindre son quartier qui se situe à quelques encablures de leur champ. Il va s’écrouler par terre. Il va rendre l’âme à cause d’une hémorragie.
Ayant senti qu’ils ont commis l’irréparable, les bergers se sont sauvés avec leur troupeau. Des témoins qui étaient un peu éloignés du lieu du drame ont informé les gens du village. Mais, c’était sans compter avec la détermination des habitants du quartier de Fouk qui ont tout de suite sonné l’alerte pour lancer la chasse aux bergers en fuite. Après une course-poursuite, ils vont réussir à prendre la clé des champs. Ils sont entrés dans la forêt laissant derrière eux leurs troupeaux.
Les villageois vont tout bonnement prendre les vaches et les conduire dans un enclos à Fouk. Alertée, la gendarmerie de Diass, qui s’est déportée sur les lieux, n’a fait que constater les dégâts. Le corps sans vie de Abdou Faye a été transporté par les sapeurs-pompiers de Mbour à l’hôpital de Grand Mbour pour les besoins de l’enquête.
Les habitants du village de Kirène déplorent ces faits qui sont devenus récurrents. «A la fin de chaque hivernage, c’est la même situation que nous vivons. Ces bergers viennent mettre leurs vaches dans nos champs d’aubergine ou d’oseille. La semaine passée, il y a eu des bergers qui ont mis leurs vaches dans un champ et lorsque le propriétaire est venu déplorer ce qu’ils ont fait, ils lui ont coupé trois doigts avec leur sabre et ils ont pris la fuite. Pourtant l’auteur a été bien identifié, mais la gendarmerie a arrêté son père pendant quelques jours et l’a laissé partir», déplore un témoin.
Mieux, il a déclaré qu’à l’approche de l’hivernage, il y a une note écrite par les gens du village qui est signée par le chef de village, la gendarmerie et l’association des éleveurs du Sénégal pour éviter que les vaches n’entrent dans les champs. Mais, cette note est à ses yeux sans effet car il ne se passe pas une journée sans voir des troupeaux entrer dans les champs du village.
Maderpost / Le Quotidien