Ce jeudi 12 décembre 2024, le « Collectif des Victimes de Carlcare » a tenu une conférence de presse au siège du FRAPP sise à Grand-Yoff à Dakar. Le motif de cette rencontre avec les médias est la dénonciation des mauvaises conditions de travail. De plus, un licenciement qualifié « abusif » et qui vise un groupe fort de 15 travailleurs.
GROGNE – Carlcare est une entreprise commerciale internationale ayant fondé sa fortune sur la vente des marques de téléphone portable suivantes: Infinix, Techno et Itel.
L’entreprise est officiellement présente au Sénégal depuis 2017.
Société Unipersonnelle à Responsabilité Limitée SUARL, son capital se chiffre à 10.000.000Fcfa et le nombre de ses travailleurs tourne autour de 200.
Sa direction est assurée par des ressortissants chinois.
Les bisbilles de la boîte à l’égard de ses employés, routinières, ont connu leur point d’orgue le 12 novembre dernier. Cette date voit le licenciement jugé abusif et qui a mis à la porte une quinzaine d’employés en un seul coup.
Ce sont ces victimes qui ont jugé utile de faire face à la presse pour informer l’opinion des pratiques quasi-esclavagistes dont font montre les dirigeants de Carlcare.
D’après les plaignants, une atteinte à la liberté syndicale a toujours été de mise au sein de leur lieu de travail puisque leurs employeurs ont à chaque fois opposé une fin catégorique de non-recevoir à tout ce qui va dans ce sens.
De même, le refus de verser les indemnités dues à leurs collègues arrivés en fin de contrat est systématique.
Et comme si tout cela ne devait pas suffire, les travailleurs de Carlcare sont régulièrement accusés de détournements de fonds. Au fait, il s’agit de montants tellement ridicules se situant parfois entre 1500 et 2000Fcfa. En réalité, un pur alibi ne servant que d’épée de Damoclès en vue d’un éventuel renvoi, fait savoir un de ceux qui portent la parole des travailleurs.
Pire, une employée venue récemment de Tambacounda sur demande de ses chefs, a tout simplement fait l’objet d’une séquestration dans un endroit faisant face à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).
Le but? La contraindre à avouer des fautes et des bassesses dans le cadre de son travail, alors qu’elle est innocente et c’est encore peu de le dire.
Relâchée, la malheureuse a porté plainte auprès de Dame justice et l’affaire suit actuellement son cours.
Cerise sur le gâteau, une autre liste composée de 25 personnes à renvoyer est en gestation au sein de ladite société qui ne se fixe décidément aucune limite dans ses excès.
La liste des vices, défauts et manquements est, bien entendu, loin d’être exhaustive, se désole un ex-employé.
Les ex-travailleurs, abusivement licenciés de leur poste à Carlcare, ont fini en lançant un appel à l’endroit des nouvelles autorités étatiques au premier rang desquelles le président de la République ainsi que son premier ministre.
Leur réintégration est un sujet sur lequel il ne doit même pas y avoir de discussion et Carlcare a l’obligation de respecter scrupuleusement le code du travail sénégalais. Tout le problème est là.
Toutefois, si leur cri de cœur tombe dans l’oreille d’un sourd, les plaignants menacent, la chanson est désormais bien connue, de passer à la vitesse supérieure.
Qui vivra verra.
Maderpost / Djibril Diop