Dans le cadre du projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, la société civile avait demandé au chef de l’État de disposer d’un délai de revue de ce projet afin d’apporter sa contribution. La coalition « Publiez ce que vous payez » (PCQVP), en partenariat avec l’ONG Décentralisation, droits humains, développement local (3D) et l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea), a tenu hier lundi , des discussions autour de la question.
ALIOUNE TINE – Pour apporter sa contribution au projet de loi, la société civile a sollicité et obtenu, de la part du président de la République, le report de son adoption. Ceci, dans le but de permettre aux différents acteurs d’y apporter leurs recommandations. Il s’agit, entre autres, d’accompagner et de surveiller, au-delà des textes juridiques, l’opérationnalisation du dispositif et du mécanisme de la loi pour éviter la malédiction des ressources naturelles. Aussi, d’intégrer les instances de supervision de la gouvernance des fonds, de veiller à une comptabilisation correcte des revenus du secteur à travers le renforcement de la certification.
De son côté, Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center a appelé à l’unité. Il a soutenu que toutes les forces doivent être mobilisées pour non seulement tirer, au maximum, profit de l’exploitation des ressources, mais aussi pour protéger notre pays. «Nous avons beaucoup de ressources qui constituent un énorme défi pour la gestion. C’est dans ce cadre que nous avons besoin de plus d’unité pour faire face. Ceux- là qui viennent chercher ces ressources sont beaucoup plus forts que nous. Même leurs entreprises sont plus puissantes que nos États. Alors, si nous sommes divisés, cela leur facilite davantage le chemin pour y accéder. Et il faut noter que, pour avoir ces ressources, ils sont prêts à tout », a-t-il expliqué. Pour lui, cette unité n’est possible qu’avec une transparence dans la gestion. Mais également, il faut une redevabilité.
Il a aussi souligné le fait que «les institutions sont faibles et que la justice n’est pas indépendante ». Par mesure de précaution, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des Droits de l’homme au Mali a alerté sur le fait que : «Ce sont les grandes puissances qui recherchent les ressources en Afrique. On les voit toutes au Sahel. Et on a aussi les djihadistes. Ils exploitent les ressources dans les pays qu’ils occupent. Ils ont envie de venir dans le nôtre. Les grandes compagnies pétrolières sont là. Si nous ne sommes pas unis, ils nous explosent. Il faut que les autorités supérieures le sachent. Notre unité dépend aussi de la neutralité de l’État. Celui-ci ne doit pas être partisan. Il faut dépolitiser certains secteurs au niveau de l’État. C’est important ».
Maderpost / PressAfrik