Pendant des années la communauté musulmane du Gabon a connu diverses crises pour le contrôle des rênes de celle-ci. Ces guerres intestines entre plusieurs associations pour le leadership ont laissées des stigmates profonds quant à la cohésion et à la fraternité dans cette communauté islamique, puis s’en est suivi une longue période d’accalmie avec le règne de l’Imam Ismaël OCENI OSSA.
GABON – Les évènements du 30 août ont semblent-ils réveillés les vieux démons de la division et de la course à l’hégémonie au sein de cette communauté religieuse. Était-ce la crainte du pouvoir humain (l’autorité des mortels), qui tempérait les velléités des uns et des autres ?
1 Le glas du TOCSIN
La destitution du régime en place et de fait celle du RAÏS, va de facto sonner la disgrâce du président du CSAIG qui ne tenait que du fait jupitérien du chef de l’état. L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir (c’est une TABLE SERVIE).
Pour laquelle les imams et théologiens (grands bénéficiaires des largesses CSAIG), vont s’empresser de lancer l’opération DJIHAD contre les frères retors, les Tijjanistes et autres cadres (à l’ascension fulgurante) qui ont pris place au soleil sous les parapluies de RAÏS. Stratégie astucieuse (en apparence), sauf que : après le départ du messager d’ALLAH (SAW), qui était à lui seul une institution, il n’y avait de désigné (selon le consensus des tenant de la SUNNAH) aucun successeur clair, ni de vice-présidents, ni de secrétaire général, en somme un organe représentatif de la communauté, ce qui de fait laissait la communauté sans chef (ou gouvernance) et justifiait la prise de décision des SAHABAS en cette circonstance.
Sur le plan même de la jurisprudence, du contexte « IN SITU », rend théologiquement caduque et inopérante en la circonstance la démarche même de nos frères Imams, théologiens et arabisants pour la désignation d’un nouveau Président du CSAIG (bien que légale sur la forme). Les partisans de la charte, ont décidé de s’y tenir quoique celle-ci comporte beaucoup d’insuffisances (taillée sur mesure pour les besoins de la cause), mais surtout pas du tout adaptée à une organisation religieuse.
Devant la situation chaotique à la tête de la communauté, les membres encore fidèles au CSAIG sortant ont opté pour sauver les meubles par la désignation d’un Président par intérim de l’institution ou de l’association (selon qu’on lise le récépissé ou la charte de l’organisation), en la personne de l’Imam Rachid MBADINGA. Démarche qui si on se fie à la charte même est une violation des textes dans la forme et dans le fond. À la lecture des faits et de la charte, il est incontestable qu’elle se trouve impuissante et désuète face aux contingences actuelles. Ni la vacance du RAÏS, ni l’abdication du Président de l’institution ne sont prévues par les textes de la charte : il est dans ce cas impossible de défendre la position visant à la désignation d’un Président par Intérim.
2 Le nœud gordien et l’infamie
La bataille entre la légitimité incarnée par l’Imam Ben Yamine ANDJOUA Obolo, qui a recueilli l’adhésion d’une grande partie de la OUMMA musulmane du Gabon (ce qui est plus un dégagisme adressé à l’équipe sortante qu’un véritable attachement à sa personne) et de l’autre côté la « légalité » incarné par l’imam Rachid MBADINGA (sous couvert de personnes tirants les ficelles derrière les rideaux) : voilà le nœud gordien tissé autour des frères musulmans du Gabon, qui de fait sont partagés en deux camps irrévérencieusement irréconciliables.
La situation est devenue si tendue entre les « AKHIS » que certains en viennent à se vilipender à travers les réseaux sociaux et se traiter de tous les noms d’oiseaux : La chair de son prochain est si tendre et appétissante que beaucoup ne peuvent s’empêcher les dégustations quotidiennes et cela à toutes les sauces jusqu’à l’overdose (voir, CORAN (AL-HUJURÂT) S49–V12 ).
L’infamie atteint son paroxysme dans cette affaire quand les stakeholders, qui pour se départager en viennent à s’ester les uns et les autres en justice, quelle honte pour des musulmans, c’est la perte absolue de toutes les valeurs et notions que véhicule l’islam. N’y a-t-il aucune jurisprudence islamique ? Ni de membres incarnant la sagesse et dignes de confiance pour régler cette affaire selon les principes de l’islam ? D’où vient cet aveuglement où ni les uns, ni les autres ne veulent écouter les conseils ? Voilà où nous en sommes pour des croyants dont ALLAH (AWD) parle dans le noble CORAN : Al-IMRAN (S3 – V110). 3 La jurisprudence Islamique Ali Ibn Abi Talib, les mérites du dernier des CALIFES bien guidés et cousin de notre noble Prophète (SAW) sont bien grands : cousin du messager d’ALLAH (SAW), membre de « AHL AL-BAYT » ; époux de la fille du Prophète (SAW) ; celui dont le Prophète (SAW) a dit dans un hadith authentique rapporté par Jâbir : « je suis la cité de la science et Ali en est le portail, quiconque désire s’y rendre doit passer par le lui » ; ceci n’est qu’un bref aperçu des qualités et mérites de ce grand compagnon de notre noble Prophète (SAW). Etc.
La bataille de Siffin (Syrie en 657 de l’hégire), il a dû lors de son Califat affronter le gouverneur rebelle de Damas, le fils de d’Abu sufyan, dénommé Mu âwiya et membre de la famille d’Ousman Ibn Affan, qui refusait de lui faire allégeance en réclamant d’abord le jugement des assassins d’Ousman.
Nonobstant son avantage lors de cette bataille, il accepta la demande de médiation du camp adverse, une équipe de médiation fut mise en place, celle-ci était composée des représentants d’Ali Ibn Abi Talib et des représentants de Mu âwiya. Ce comité d’arbitrage décida par l’entremise du représentant d’Ali de le destituer de son CALIFAT et de confier la gouvernance de la communauté au camp adverse. Malgré tous les mérites cités plus haut, pour le bien de la communauté et pour éviter la division au sein de la meilleure des communautés instituées par ALLAH (AWD), il accepta de se retirer afin de préserver la paix. Tant de noblesse et d’humilité devrait nous amener à méditer sur le comportement à adopter face à la situation de blocage que connait la OUMMA musulmane en ce moment.
4 La troisième voie : la voie de la sagesse
Qui parmi nos protagonistes peut se targuer d’avoir autant de mérites que l’un des plus valeureux compagnons du Messager d’ALLAH (SAW) ? Qui parmi eux a reçu l’assurance ou la garantie du Paradis d’ALLAH ? Alors personne pour imiter l’exemple de nos pieux SALAFS ? Qui suivons nous dans ce cas, la DUNIYA ?
La communauté regorge de tellement de sages humbles et dont la droiture n’est plus à démontrer. Qu’est-ce que cela couterait à l’imam Ben Yamine ANDJOUA Obolo et à l’mam Rachid MBADINGA de donner une belle leçon d’humilité et de foi en ces temps troubles en démissionnant chacun de son côté et en acceptant, ainsi la mise en place d’un « Comité de Transition pour la Restauration des Institutions islamiques » (CTRII).
Quand un avocat parle, tout ceux qui ne sont initiés se taisent et écoutent ; quand un médecin parle, tous les non-initiés se taisent et écoutent, ceux-là sont des domaines techniques spécifiques de l’organisation humaine, mais pourquoi quand il s’agit de la religion d’ALLAH (SWT) tout le monde a son mot à dire sans aucune retenue et sans aucune gêne ? nous demandons très humblement aux frères, qui méprise-t-on ? de qui se moque-t-on ? SUBHANALLAH !) Ce comité (CTRII), regrouperait des sages de la communauté de toute nationalité confondue. Dans un a’hadith rapporté par Abou Dawoud le messager d’ALLAH (SAW) a dit : « N’est pas des nôtres celui qui appelle à « assabiyyaht (le nationalisme) ». Il aura pour missions sous la charge de 9 sages et pour une durée de 6 mois de : Définir les organes de gestion, les modes de gestion et leur stratification dans la communauté musulmane du Gabon ; Réécrire tous les textes fondateurs des organes ainsi que le modus opérandi et modus-vivendi entre ces organes de la communauté musulmane du Gabon ; Définir les critères pour l’Imamat au Gabon en conformité avec le CORAN et SUNNAH ; Organiser le congrès du renouveau de la CMG qui permettra non seulement de faire tous les bilans, de se pardonner les uns les autres, mais aussi d’organiser les élections des responsables de chaque organe selon un collège électoral et une méthodologie en accord avec le CORAN et SUNNAH ; Etc.
Dans une telle démarche, les deux présidents démissionnaires, ne pourront pour cette élection être candidat à la tête du CSAIG, ainsi que les membres du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions Islamiques (CTRII).
C’est l’heure de sortie de crise et de demande de PARDONS entre les fidèles, mais surtout envers ALLAH (SWT) : « En vérité, ALLAH ne change (modifie) point l’état d’un peuple, tant que les individus qui le compose ne changent (modifient) pas ce qui est en eux-mêmes » (CORAN AR-RA’D (le Tonnerre); (S13 – V11)
5 Parler de DIEU sans DIEU
Parler d’ALLAH sans science est un signe de mépris envers notre créateur ALLAH (SWT) : combien d’entre nous ont déjà pris un livre pour s’assoir devant un Sheikh pour s’instruire sur notre noble religion ? Aucune décision de justice ne peut trancher cette affaire, car il ne s’agit (en réalité) point d’une association : la justice devait se déclarer incompétente face à ce dossier, c’est une affaire interne à une institution religieuse. Il est illusoire de croire à une réconciliation faite de bric et broc à travers un congrès illégitime. Au vue des nombreuses incohérences et malfaçons dans la gestion des affaires islamiques du Gabon, une mise à plat totale, telle que proposée dans la troisième voie est « sine quâ non » pour toute renaissance et stabilité de notre institution islamique.
Maderpost