La France bientôt du Tiers-monde ? Cet ensemble de pays pauvres en voie de développement, comme on l’entendait souvent dire, par les grands à l’époque de nos culottes courtes et Tic-Tic ? Je ne suis pas loin de le croire.
CHRONIQUE – Tant l’ancienne puissance coloniale s’éloigne de plus en plus de la vache laitière, se faisant même expulser au Mali, au Burkina Faso et quasiment marcher dessus, par une jeunesse africaine de plus en plus gagnée par un sentiment anti-français contagieux.
Ignorant tout de la loi-cadre de 1956, de la création des communautés en 1958, les jeunes africains francophones, dont les ancêtres ne sont pas assez entrés dans l’histoire selon Nico, rendent aux Gaulois la monnaie de leur décolonisation déguisée.
Coincés dans les fers d’une relation France-Afrique largement défavorable, dès les premières heures de l’accès à la souveraineté internationale, pour reprendre l’expression chère au Général de Gaulle, les Senghor, Modibo Keita, Sékou Touré et autres chefs d’États, ont beaucoup souffert du vrai faux ami qu’est la France.
L’idée de l’indépendance de l’empire, enfin acceptée en 1959 par l’hexagone, alors à la remorque des événements après la deuxième guerre mondiale, nous a plus ou moins trompés, dans la mesure où l’emballage n’était pas aussi souverain qu’il le disait.
Quand votre sécurité, votre défense, votre monnaie, vos affaires financières et économiques, vos matières premières d’importance stratégiques, ainsi que votre enseignement secondaire et supérieur, sont supervisés depuis l’hexagone, par le gouvernement français donc, c’est que vous n’êtes pas sortis de l’Auvergne.
Fort heureusement, par l’alchimie du renouvellement générationnel, par la conjonction de phénomènes et paradigmes nouveaux, l’Afrique, très jeune, se décomplexe, et prend son destin en main.
Une révolution civilisationnelle qui ne dit pas son nom, mais porte l’empreinte d’une séparation de corps, en attendant que les esprits s’harmonisent sur les termes d’une coopération enfin win-win pour les bougnouls.
A entendre le Premier ministre burkinabè Apollinaire parler à Bamako de la Fédération du Mali, on ne peut s’empêcher de revisiter le panafricanisme des pères fondateurs tel Kwame Krumah et autres, de penser à Me Wade, Obasanjo, Tabo Mbeki et leurs Etats-Unis d’Afrique, et surtout d’avoir un sourire en coin à l’endroit de la Macronie, qui voit la France tourner en vrille comme un vieux soufflé au fromage normand.
Qui l’eut dit ! Voir Paris courir derrière Dakar et Abidjan pour ne pas sombrer dans le Tiers-monde.
Les leçons maliennes et burkinabè sont devenues un tel cauchemar, qu’il devient insupportable pour Paris de penser à l’effet boule de neige tourner par la roulette russe.
Indépendants, nous sommes en train de le devenir, Conseil de sécurité de l’Onu ou pas. Encore que le drapeau russe se voit de plus en plus.
Le Self Governement défendu en 1938 par un certain Sir Malcom MacDonald est en marche.
Allo Paris, ici c’est Dakar !
Maderpost / Charles Faye