En septembre 2023, les mathématiques redeviendront obligatoires dans le tronc commun des élèves de première, annonce le gouvernement français.
EDUCATION – Une mesure qui acte le retour en arrière de l’exécutif, trois ans après la réforme Blanquer.
Les élèves auront au minimum 1h30 d’enseignement en mathématiques par semaine.
Une décision qui acte le retour en arrière de l’exécutif sur l’enseignement des mathématiques au lycée. Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé, ce dimanche 13 novembre, le retour d’un enseignement des mathématiques “obligatoire” à la rentrée 2023.
Il concernera tous les lycéens de la filière générale, dès la classe de première, soldant l’une des mesures les plus controversées de la réforme Blanquer.
Depuis l’entrée en vigueur de la réforme en 2019, communauté éducative, chercheurs, grands patrons et politiques s’étaient inquiétés de la baisse du vivier scientifique comme du renforcement des inégalités sociales et de genre.
Cette réforme avait acté la disparition des mathématiques dans le tronc commun des matières obligatoires enseignées en classes de première et de terminale de la filière générale.
Une heure et demie minimum par semaine
Début juin, Emmanuel Macron avait annoncé le retour de cette matière dans le tronc commun de première, de manière « non obligatoire », dès la rentrée de septembre 2022.
L’an prochain, cette option deviendra donc un enseignement obligatoire et s’appliquera à « tous les élèves de classe de 1ʳᵉ générale », détaille le ministère de l’Éducation sur son site. « Cet enseignement permettra aux non-spécialistes de consolider l’apprentissage et la maîtrise des notions fondamentales et leur assurera un socle de connaissance et de compétences mathématiques utiles pour la vie sociale et professionnelle », peut-on encore y lire.
Au retour des maths en première s’ajouteront plusieurs mesures de consolidation : formation de tous les professeurs du premier degré d’ici à quatre ans, mise en place de groupes à effectifs réduits en 6e et incitation à créer des clubs de maths au collège.
Le gouvernement entend également s’attaquer aux « stéréotypes de genre », avec comme objectif la parité filles-garçon dans les spécialités mathématiques et physique-chimie d’ici à 2027.
À noter que, pour les élèves de première et terminale qui auront choisi une spécialité en mathématiques, cette heure et demie obligatoire s’ajoutera à leur emploi du temps, portant à 3h30 la durée d’enseignement hebdomadaire en maths.
Dans Les Échos ce dimanche, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, estime que si cette mesure va alourdir l’emploi du temps déjà bien chargé des lycéens français, « il est nécessaire de réconcilier les élèves fâchés avec cette discipline », soulignant qu’en seconde, les lycéens sont “20 à 25% à ne pas avoir un niveau suffisant”.
Quant à la question de savoir s’il y aura assez de professeurs pour absorber ce nouveau volume horaire, le ministre est convaincu que « c’est possible », estimant que la mesure nécessitera « 400 à 425 postes » à temps plein.
« Ce n’est pas en mathématiques que les difficultés de recrutement ont été les plus marquées », remarque-t-il, anticipant « des ajustements et des compensations avec les effectifs qui choisiront la spécialité mathématique ».
Maderpost / FranceInfo