Le capitaine Ibrahim Traoré a réagi pour la première fois aux propos d’Emmanuel Macron, qui avait parlé « d’ingratitude » envers certains dirigeants africains. Selon le chef de la junte burkinabé, le président français « a insulté tous les Africains ».
BURKINA FASO – « Il a insulté tous les Africains. (…) Voilà comment ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux », a réagi le capitaine Ibrahim Traoré ce lundi 13 janvier, lors d’une cérémonie de vœux.
En ce sens, le président de la transition au Burkina Faso a lancé un appel aux pays africains : « Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, on dénonce les accords. Si on ne dénonce pas les accords, juste dire qu’ils quittent les bases [militaires], on n’a rien fait », a affirmé le capitaine Traoré.
« Les Africains doivent se réveiller. Nous devons travailler à être indépendants. Il faut décoloniser les mentalités », a-t-il ajouté avant de conclure : « S’il y a un ingrat, c’est bien lui (Macron). Il devrait prier les Africains pour l’existence même de la France, et non l’inverse », a affirmé le capitaine Traoré.
Depuis 2022 et 2023, le Burkina Faso, comme ses voisins et alliés de l’AES (Alliance des États du Sahel), à savoir le Mali et le Niger, ont également obtenu le départ des soldats français de leurs territoires.
Le Sénégal, de son côté, a demandé la fermeture des bases françaises et la fin de toutes les présences militaires étrangères. Lors de son discours à l’occasion du Nouvel An, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 ». En effet, « j’ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », a déclaré le chef de l’État sénégalais.
Le Tchad, dernier point d’ancrage de la France au Sahel, a aussi dénoncé l’accord de coopération militaire avec la France et exigé un départ d’ici à la fin de janvier des troupes françaises.
Maderpost