Macky Sall a « regretté » et contesté ce mardi 15 octobre 2024 les résultats d’un audit affirmant que son administration a sous-estimé la dette publique et le déficit budgétaire lors d’un échange avec Jennifer Zabasajja de Bloomberg à Londres.
FINANCES PUBLIQUES – La découverte de la réalité des finances publiques annoncée par le Premier ministre lors d’une conférence de presse le 26 septembre dernier avait provoqué dès le lendemain la dégradation des obligations en dollars du Sénégal et quelques jours plus tard celle de la note de crédit pays par l’agence de notation Moody’s.
Interrogé par Jennifer Zabasajja de Bloomberg à Londres, Macky Sall a regretté et rejeté les déclarations du Premier ministre, Ousmane Sonko et plusieurs autres personnalités du pouvoir selon lesquels son gouvernement avait donné des chiffres erronés aux institutions de Breton Wood.
Macky Sall a rejeté les conclusions de l’audit. « Je regrette les propos du Premier ministre qui sont totalement faux et qui ont conduit à une dégradation de la note du Sénégal », a-t-il dit, ajoutant, « il ne faut pas se mettre dans la tête que l’on peut se développer sans dette, ce n’est pas possible ».
« Il ne faut pas confondre emprunter pour financer le développement et parler de surendettement», explique Macky Sall, précisant : « J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert (…) Les résultats des investissements de mon administration sont tellement visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat.», conclut Macky Sall
L’étude réalisée par le Premier ministre Ousmane Sonko a révélé que le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) atteignait en moyenne 76,3 % au cours des cinq dernières années sous la présidence de Sall, bien au-delà des 65,9 % annoncés. Montrant également que le déficit budgétaire atteignait plus de 10 % du PIB à la fin de 2023, soit près du double des chiffres communiqués précédemment.
Ousmane Sonko avait lourdement chargé l’ancien président de la République, soutenant que son gouvernement avait laissé place à la gabegie, au carnage organisé et tripatouillage des chiffres.
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