Dans un entretien accordé à France 24 depuis La Haye, Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), considère que l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo en mars dernier ne constitue pas un échec pour la justice internationale. Elle estime par ailleurs que l’ancien chef d’État soudanais Omar el-Béchir, inculpé en 2009 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, pourrait être remis à la CPI dans un futur proche.
FATOU BENSOUDA – À quelques jours de la fin de son mandat à la tête de la Cour pénale internationale (CPI). Fatou Bensouda voit dans sa récente visite au Soudan un événement “historique” après des années de paralysie sur le dossier. Elle raconte avoir rencontré des victimes au Darfour et discuté avec les autorités de transition de la situation de plusieurs coupables mis en examen par la CPI. Pour elle, le transfèrement de l’ancien président Omar el-Béchir à la CPI est une “possibilité” dans un avenir proche.
Fatou Bensouda se refuse par ailleurs à voir dans l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo un échec, soulignant que sa priorité était de rendre justice aux victimes – et non de “poursuivre un dirigeant” – et insistant sur le fait que même les juges ayant acquitté Laurent Gbagbo ont reconnu “les crimes commis en Côte d’Ivoire”.
La procureure générale de la CPI rappelle que les enquêtes sur le camp pro-Ouatarra sont toujours en cours, qu’elles progressent bien et que des annonces publiques seront bientôt faites. Elle dément qu’il s’agisse là d’une tactique de sa part pour contrer les critiques selon lesquelles son bureau ne s’est attaqué qu’à Laurent Gbagbo.
Fatou Bensouda explique que les récentes violences à Gaza font présentement l’objet d’une enquête active, tandis que son bureau a ouvert une enquête formelle sur les violences survenues dans la région en mars. Elle salue la levée des sanctions personnelles qui lui avaient été infligées par l’administration Trump ainsi que la reprise de la coopération avec les États-Unis, “basée sur le respect mutuel”.
La Gambienne précise enfin que son bureau est sur le point de décider d’ouvrir ou non une enquête sur d’éventuels crimes commis par le régime vénézuélien.
Maderpost / France 24