Un décret signé ce mardi va imposer de nouvelles mesures draconiennes en Italie contre le coronavirus. Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a appelé lundi 9 mars dans la soirée tous les Italiens à ”éviter les déplacements” sur le territoire national pour endiguer l’épidémie de coronavirus, et a ordonné une “interdiction de rassemblement”.
CORONAVIRUS – “Je vais signer un décret que l’on peut résumer ainsi: ‘Je reste chez moi’. Il n’y aura plus de ‘zone rouge dans la péninsule’ (…) L’Italie toute entière deviendra une zone protégée”, a-t-il affirmé sur un ton grave lors d’un point presse au siège du gouvernement.
“Il n’y a plus de temps à perdre. Les chiffres nous disent que nous avons une hausse importante des cas de contagion, des personnes hospitalisées en soins intensifs et hélas aussi des personnes décédées. Nous devons changer nos habitudes. Elles doivent changer maintenant”, a-t-il mis en garde.
Pas de limitation des transports publics
C’est pourquoi “j’ai décidé d’adopter immédiatement des mesures encore plus sévères, plus fortes”, a-t-il poursuivi. Ces nouvelles mesures draconiennes, dont le Premier ministre n’a pas précisé les modalités de mise en œuvre, seront détaillées dans un décret qui entrera en vigueur dès mardi dans toute l’Italie, deuxième pays le plus touché après la Chine avec plus de 9.000 cas dont 463 morts.
Ces mesures ne prévoient toutefois pas “de limiter les transports publics, afin de garantir la continuité” de l’activité économique “et de permettre aux gens d’aller travailler”, a précisé le Premier ministre.
Initialement prévue jusqu’au 15 mars, la fermeture des écoles et des universités restera en vigueur jusqu’au 3 avril, a-t-il annoncé. Le responsable italien a également ordonné la suspension du championnat de football.
“Tutti a casa”
Quelque 60 millions d’Italiens sont donc priés de rester chez eux à compter de mardi. “Tutti a casa” (tous à la maison), “tout ferme”: les titres de la presse italienne résument ainsi le nouveau décret qui étend à toute l’Italie les mesures drastiques confinant depuis dimanche un quart de la population dans le nord du pays.”
Dès lundi soir, à Rome ou Naples, des supermarchés ont été pris d’assaut par des Italiens apeurés, par les conséquences de ce nouveau décret, inédit en Europe et dans le monde.
L’Italie, pays membre du G7, devient en effet le premier pays de la planète à généraliser des mesures aussi draconiennes pour tenter d’enrayer la progression du coronavirus, qui a déjà fait 463 morts et plus de 9000 cas dans la péninsule.
La Chine a certes confiné elle aussi plus de 50 millions de personnes à leur domicile, dans la province d’où était partie l’épidémie, mais aucun pays n’a pris de telles mesures à l’échelle de tout son territoire.
Celle-ci a franchi mardi le cap des 4000 morts, avec 17 nouveaux décès en Chine, selon un comptage mondial établi par l’AFP.
Maderpost / AFP