Il nous arrive tous maintenant de dire « je ne regarde même plus telle chose ou telle personne ». Nous avons maintenant le réflexe de zapper si facilement. Nous nous aménageons des zones de confort dépouillées de toutes contradictions.
TRIBUNE – Cette zone où nous entendons que ce que nous voulons entendre parce que nous suivons ceux qui l’expriment. Nous fouettons en permanence notre ego et cherchons inlassablement à nous conforter dans nos idées et nos convictions propres.
On ne souffre plus d’écouter chez l’autre le contraire de ce qu’on pense, ce qui va dans le sens contraire de nos intérêts immédiats.
Nous prenons la malheureuse habitude de nous éloigner des autres sons de cloche, de nier la diversité, de nous accrocher aux moindres arguments qui nous confortent et nous valorisent, par ricochet.
La vie ne peut pas se résumer à ce que l’on veut. Elle dépasse largement nos désidératas et nous révèle ses facettes dès que nous mettons les pieds ou l’esprit dehors.
Nos esprits vont bien se lasser d’être gavé de la même routine. Ils souffriront de rater la suite des confrontations d’idées et des arguments sincères qui vont finir par faire jaillir la lumière salvatrice.
Ils nous en voudront de n’avoir pas été assez ouvert, assez démocrate, suffisamment généreux.
Nous déploierons beaucoup d’efforts pour honorer une posture intenable parce que purement égocentrique.
Nous appellerons « convictions » ce que des œillères nous imposeront.
Nous nous attaquerons à ceux qui se laisseront traverser par d’autres courants et qui se donnent la liberté de relever la tête, d’ouvrir grandement les yeux.
Finalement, l’avenir nous réduira à notre état d’égoïste et d’égocentriste. Il fera de nos personnes des terrains fertiles à l’endoctrinement, à la partisanerie excessive, à la vision étriquée et finalement à la malhonnêteté et au manque de courage puis au renoncement de soi.
Faisons attention à nos comportements, ils agiront inéluctablement sur les épisodes de notre vie.
Restons ouverts aux autres et usons de nos méninges pour guider nos pas. Être aveugle et sourd par option est la pire des conduites.
Thierno Bocoum leader du mouvement AGIR
Maderpost