Depuis quelques jours, le Sénégal vit une crise juridico-politique sans précédent. Sur fond de manifestations meurtrières ayant fait 16 morts en deux jours et des dégâts matériels incommensurables, des universités publiques et des écoles du pays ont fini par fermer. Une suspension des cours qui risque de porter un gros coup sur le quantum horaire et impacter les enseignements la fin de l’année scolaire.
ENSEIGNEMENT – Le Sénégal s’est engouffré dans une crise juridico-politique qui secoue le système éducatif à tous les niveaux. Depuis jeudi dernier, 1er juin, après le verdict de la Chambre criminelle du Tribunal de Dakar condamnant le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko à une peine de deux ans de prison ferme assortie d’une amende de 600.000 FCFA pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire Sweet Beauty qui l’opposait à l’ex « masseuse » Adji Sarr, il y a une paralysie des enseignements/apprentissages au Sénégal.
A cause des violentes manifestations de jeunes qui protestaient contre la décision de justice et au cours desquelles 16 personnes ont été tuées, des écoles et des universités publiques ont été fermées et les cours suspendus dans plusieurs villes du pays.
Et pour l’heure, impossible de connaitre la date de reprise des cours dans les universités.
Les autorités des universités Cheikh Anta Diop de Dakar, de Gaston Berger de Saint-Louis, d’Assane Seck de Ziguinchor ont décidé de fermer leurs portes jusqu’à nouvel ordre.
A l’UCAD, par exemple, les manifestants ont mis le feu sur des bus, des bureaux, des amphithéâtres. Dans la région de Ziguinchor, des écoles dont le lycée Djignabo n’ont pas échappé à la furie des manifestants.
Pis, avant ces manifestations ayant suivi le verdict de l’affaire « Sweet Beauty », les cours ont été suspendus pendant une semaine à Ziguinchor et Bignona à cause de la situation tendue liée à des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre dans l’affaire Sonko.
En effet, la semaine dernière déjà, des syndicats d’enseignants du moyen secondaire comme le Saemss et le Cusems observaient une grève totale pour réclamer le respect des accords signés, la convocation du comité de suivi des accords mis en place après la signature du protocole d’accord du 26 février 2022 et pour dénoncer les arrestations d’enseignants. A ces perturbations des enseignements/apprentissages, il faut ajouter que le début de vacances du deuxième trimestre de l’année scolaire 2022/2023 initialement prévu le 31 mars, avait été ramené au 27 mars 2023. C’était en raison des manifestations de jeunes dans l’affaire de diffamation opposant Sonko/Mame Mbaye Niang.
En effet, au vu de toutes ces perturbations des cours, des inquiétudes pèsent quant au dénouement de l’année scolaire. Pour cause, le quantum horaire est menacé.
Cette paralysie du système éducatif risque donc de porter un gros coup à l’année scolaire alors que l’on s’achemine vers la tenue des examens de fin d’année et la fermeture des classes : 21 et 22 juin 2023 pour le Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), le Baccalauréat à partir du 4 juillet 2023, le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) à partir du 12 juillet 2023. D’ailleurs, dans le secteur de la formation professionnelle, le démarrage du Brevet d’études professionnelles (BEP) initialement prévu ce mardi a été reporté au jeudi 15 juin 2023.
Maderpost / Sud Quotidien