Tous les passagers d’un bus pris en otage mardi par un homme armé à Loutsk, dans l’ouest de l’Ukraine, ont été libérés, a annoncé dans la soirée la police ukrainienne.
UKRAINE – «Tous les otages sont libres!», s’est félicité sur Facebook le vice-ministre de l’Intérieur, Anton Guerachtchenko.
Les autorités ukrainiennes ont d’abord fait état d’une vingtaine de passagers pris en otage. Mais les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont précisé après l’opération de libération réussie qu’ils y en avait 16.
L’assaillant a d’abord libéré trois otages: une femme âgée, un adolescent et une jeune femme enceinte, selon la police. «Treize otages» restants ont ensuite été libérés à l’issue d’une opération des forces spéciales et de la police, selon un communiqué de SBU.
Le preneur d’otage s’est rendu à la police, a précisé à l’AFP une source policière ukrainienne. «L’homme qui a pris aujourd’hui des otages à Loutsk et les a retenus dans un bus a été arrêté», a indiqué le ministère de l’Intérieur ukrainien sur Telegram.
«C’est fini!», s’est félicité le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov sur Twitter.
En raison de cette prise d’otages, le centre de Loutsk, une cité d’environ 200 000 habitants située à 400 kilomètres à l’ouest de la capitale Kiev, a été fermé à la circulation et la population priée de rester chez elle. Un important cordon de sécurité a été déployé autour du véhicule, selon un journaliste de l’AFP.
Les services ukrainiens de sécurité ukrainiens ont ouvert d’une enquête pour «attentat».
Le preneur d’otages, un ancien prisonnier, a ouvert le feu sur un drone qui survolait le minibus et jeté dans la rue un paquet explosif, a déclaré à l’AFP Anton Guerachtchenko.
Plus tôt, «deux coups de feu ont été tirés en direction des forces de l’ordre» et l’homme avait jeté du bus une grenade qui «heureusement n’a pas explosé», selon la police ukrainienne.
Des images diffusées par des médias locaux ont montré un minibus bleu et blanc à l’arrêt, deux de ses vitres endommagées et les rideaux des passagers fermés. Des policiers lourdement armés ont été déployés à proximité, accompagnés par un véhicule blindé.
Le preneur d’otages assure également avoir dissimulé «dans un autre endroit un engin explosif qui pourrait être déclenché à distance», selon le parquet général ukrainien.
Sur Facebook, M. Guerachtchenko a annoncé que l’homme avait appelé la police en se présentant comme Maxime Plokhoï, un pseudonyme pouvant être traduit par «mauvais Maxime».
Plus tard dans la journée, M. Guerachtchenko a affirmé que le suspect s’appelait Maxime Krivoch, un citoyen ukrainien de 44 ans originaire de la région russe d’Orenbourg déjà condamné à deux reprises pour des crimes graves, notamment pour «banditisme», fraudes et détention illégale d’armes. Il a passé près de 10 ans en prison en Ukraine, selon le vice-ministre.
Antisystème
«Nous espérons tout régler par la négociation», avait affirmé M. Guerachtchenko à l’AFP plus tôt dans la journée, en soulignant que la situation était «tendue».
Selon lui, l’homme refusait que les otages reçoivent de la nourriture ou des boissons et qu’il ne les laissait pas utiliser les toilettes. Un porte-parole des forces de l’ordre ukrainiennes a ensuite affirmé que la police avait pu remettre de l’eau aux otages.
Des messages postés sur les réseaux sociaux sous le nom de «Maxime Plokhoï» indiquent qu’il est armé, notamment d’explosifs, et qu’il se dit «contre le système» et réclame que les personnalités les plus importantes du pays, à commencer par le président, postent des messages sur les réseaux sociaux pour se ternir.
Le ministère ukrainien de l’Intérieur a déclaré à l’AFP que ces comptes appartenaient sans doute au preneur d’otages. L’un d’eux, sur Twitter, a ensuite été désactivé.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que «tout était fait» pour régler la situation sans faire de victimes.
Le ministre de l’Intérieur est, quant à lui, parti d’urgence pour Loutsk.
L’Ukraine, une ancienne république soviétique, fait face à la prolifération d’armes détenues illégalement, un problème exacerbé depuis le déclenchement en 2014 d’une guerre contre des séparatistes prorusses dans l’est de son territoire.
En 2017, la police avait libéré 11 otages détenus par un homme armé dans un bureau de poste de la ville de Kharkiv.
Maderpost / Le Devoir