“Heurts à Touba et Tivaouane”, “Les transporteurs se révoltent”, “[Manifestations] à Touba, Diourbel, Thiès et Tambacounda contre l’état d’urgence”, “Débuts de révolte contre l’état d’urgence” : les quotidiens parvenus mercredi à l’APS racontent les “émeutes” consécutives à l’état d’urgence instauré par le gouvernement pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
REVUE DE PRESSE – “Alors que l’état d’urgence vient d’être prolongé, des secteurs [économiques] de notre pays sont à bout. (…) Un peu partout dans le pays, des manifestations sont notées”, rapporte Le Témoin Quotidien. Selon le même journal, les manifestants protestent contre le couvre-feu en vigueur depuis le 24 mars et l’interdiction de la circulation interurbaine.
EnQuête annonce des “scènes de guérilla à Touba et Diourbel”. “Les chauffeurs ont manifesté [dans ces deux villes]. Ils demandent au chef de l’Etat de revoir les mesures qui leur interdisent de travailler. Ils réclament la reprise du trafic [routier]”, lit-on dans EnQuête.
“Hier et avant-hier (…), jeunes et forces de l’ordre se sont livrés à de violents affrontements à Tambacounda. Il y a eu des arrestations”, poursuit-il.
A Ndiassane, les chauffeurs sont sortis dans la rue pour “exprimer leur colère et demander la reprise du transport interurbain”, écrit L’As.
Tribune est également préoccupé par les “émeutes” survenues dans plusieurs villes, dont Tivaouane et Thiès, où “des transporteurs hostiles à l’état d’urgence se sont dressés hier contre les forces de l’ordre qui voulaient les en empêcher”.
Les transporteurs “n’arrivent plus à supporter les conditions dans lesquelles ils vivent [à cause des] restrictions prises dans leur secteur d’activité. Tout cela à cause du coronavirus qui, à défaut de tuer massivement, constitue une épine dans le pied” des autorités sénégalaises, commente Source A.
A Touba, le “khalife général des mourides (…) a été obligé de monter au créneau pour calmer les esprits et demander aux manifestants (…) de rester chez eux”, ajoute le même journal.
“Rentrez chez vous, je m’occuperai de vos problèmes dès demain”, a dit le guide religieux aux manifestants, selon Le Témoin Quotidien.
La presse a largement commenté aussi la volte-face du gouvernement sur la reprise des cours dans les classes d’examen (CM2, troisième et terminale).
Lundi, le président de la République a annoncé qu’il reportait la réouverture des classes d’examen en raison de contaminations au Covid-19 chez des enseignants à Ziguinchor.
“Hésitations et cafouillages”
“Derrière cette décision tardive (…) se cachent de grosses lacunes sur la préparation” de la reprise des cours qui était prévue mardi 2 juin, affirme Sud Quotidien sur la base d’entretiens avec des directeurs d’école.
Il s’alarme des “nombreuses décisions controversées, sur lesquelles l’Etat a fait des reculades spectaculaires”: les mesures d’“assouplissement des restrictions prises par Macky Sall au début de la pandémie“, ensuite, après avoir promis des autorisations spéciales de circuler à ceux qui souhaitaient voyager pour la fête de Korité (Aïd-el-Fitr), le ministre de l’Intérieur y a renoncé.
En raison de la “cascade d’hésitations et de cafouillages” dans la gestion de la pandémie de Covid-19, “on est tenté de se demander si le régime en place dispose réellement d’une stratégie de riposte contre” cette maladie, écrit Sud Quotidien.
“Reprise des cours : l’incompétence du gouvernement mise à nu”, lit-on à la une du Témoin Quotidien. “Sans être cynique, affirme ce journal, il convient de dire que la découverte de cas positifs [de Covid-19 chez des enseignants] a été du pain béni pour les autorités, leur permettant d’ajourner la reprise des cours parce que beaucoup d’éléments essentiels du protocole sanitaire” n’étaient pas réunis.
“Les enseignants ne sont pas surpris du report de la réouverture des classes”, constate EnQuête, ajoutant qu’ils ont été “amers” à cause de “l’impréparation qui a conduit à ce fiasco”.
“Beaucoup d’école (…) ne disposaient pas du matériel nécessaire, conformément au protocole sanitaire. Incapable de respecter ce protocole sanitaire, l’Etat est obligé de reporter la réouverture des classes. (…) Cet échec était prévisible”, a dit à EnQuête un leader d’un syndicat d’enseignants.
“Il faut chercher les raisons de ce report ailleurs que chez les enseignants testés positifs au Covid-19”, soutient Abdou Faty, le secrétaire général du SELS/Authentique, cité par L’As.
Maderpost / APS