Le réseau social Twitter, racheté par Elon Musk, devra en Europe respecter la règlementation sur les grandes plateformes qui vient d’être adoptée, a prévenu vendredi le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, initiateur de cette législation.
ETATS-UNIS – En réponse à l’entrepreneur qui a tweeté jeudi soir “l’oiseau est libre” après avoir pris le contrôle de la plateforme, acquise pour 44 milliards de dollars, M. Breton a tweeté: “En Europe, l’oiseau volera selon nos règles européennes”.
Le commissaire européen a mis un lien vers une vidéo publiée en mai dernier le montrant au côté du patron de Tesla dans son usine automobile à Austin au Texas. Ce dernier assurait être “sur la même longueur d’onde” que le responsable européen à propos de la nouvelle règlementation de l’UE sur le numérique et ses obligations imposées aux plateformes en matière de modération de contenus.
Mais la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk inquiète une grande partie des salariés de Twitter, de nombreux utilisateurs et des ONG qui appellent les réseaux sociaux à mieux lutter contre le harcèlement et la désinformation.
Car le multimilliardaire, se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d’expression, veut assouplir la modération des contenus. Il a ouvert la porte à un retour de Donald Trump, évincé de Twitter peu après avoir soutenu ses partisans qui ont pris part à l’assaut du Capitole en janvier 2021.
Le règlement sur les services numériques (DSA) a été publié jeudi au Journal officiel de l’UE, et s’appliquera à partir de début 2024. Il imposera le retrait rapide de tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu’une plateforme en aura connaissance. Il contraindra les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant “fréquemment” la loi.
Il impose aux “très grandes plateformes”, celles comptant “plus de 45 millions d’utilisateurs actifs” dans l’UE, d’évaluer elles-mêmes les risques liés à l’utilisation de leurs services et de mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Elles se verront imposer une transparence accrue sur leurs algorithmes et seront auditées une fois par an par des organismes indépendants.
Maderpost / Igfm