Le décompte des bulletins de vote aux États-Unis est toujours en cours. Le candidat démocrate Joe Biden continue de creuser son avance et a affirmé jeudi soir ne plus avoir aucun doute sur le fait qu’il allait gagner l’élection. De son côté, le président américain Donald Trump s’est contenté de s’exprimer sur Twitter pour remettre en cause l’intégrité du scrutin.
ELECTIONS AMERICAINES – Toute la journée de vendredi, le président a relayé sur son fil des rumeurs de fraude et a évoqué la disparition de bulletins de vote, raconte notre correspondante à Washington, Anne Corpet. Mais il s’est abstenu de revendiquer publiquement la victoire comme il l’avait fait précédemment.
Rien n’était prévu à son agenda ce vendredi, et selon la presse américaine Donald Trump a surveillé l’évolution des résultats à la télévision, et appelé ses alliés pour qu’ils le soutiennent de manière plus franche dans sa croisade contre des fraudes qui n’ont pas été prouvées.
Les républicains s’en éloignent petit à petit
Mais rares sont les élus de son camp qui affichent leur défiance vis-à-vis du processus électoral. Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au Sénat, qui devra selon toute vraisemblance composer avec l’administration démocrate, s’est notamment abstenu de dénoncer l’irrégularité du scrutin :
« Voici comment cela doit fonctionner dans notre grand pays : chaque vote légal doit être compté. Les bulletins de vote soumis illégalement ne doivent pas l’être. Toutes les parties doivent pouvoir observer le processus. Et les tribunaux sont là pour appliquer les lois et résoudre les différends. C’est ainsi que les votes américains décident du résultat », a-t-il tweeté.
Quant au sénateur Roy Blunt, membre de la direction du Parti républicain, a ainsi prévenu qu’ « à un moment ou un autre » il faudrait bien que la Maison Blanche soit en mesure de porter en justice ces allégations et de les étayer par des preuves.
Plus tôt, le sénateur Mitt Romney, battu en 2012 par Barack Obama, a jugé que Donald Trump était allé trop loin. « Le président est dans son droit lorsqu’il demande un nouveau décompte, lorsqu’il réclame une investigation sur des irrégularités électorales alléguées là où des preuves existent […] Mais il a tort de dire que cette élection a été truquée, corrompue et volée », a-t-il tweeté vendredi.
Pour Joe Rubey, un assesseur républicain qui participe au dépouillement, les accusations de Donald Trump sont également « incompréhensibles » interrogé par nos envoyés spéciaux en Arizona, Marie Normand et Julien Boileau.
De son côté, le président Donald Trump continue par ailleurs de tenter des actions judiciaires pour tenter de gagner la bataille électorale. Son équipe de campagne a déployé des avocats dans les Etats où le décompte est toujours en cours. Elle n’a pas réussi à obtenir l’arrêt du comptage des bulletins de vote en Pennsylvanie comme elle l’espérait.
Les partisans du président sont inondés de messages les appelant à contribuer à un fonds de défense. Mais la moitié des sommes collectées servent en réalité à éponger les dettes de la campagne électorale du président.
Et comme un mauvais présage, le coronavirus continue de s’étendre à la Maison Blanche. Mark Meadows, le directeur de cabinet de Donald Trump a été testé positif au Covid-19.
Maderpost / RFI