Le produit britannique AstraZeneca est depuis quelques jours au centre des débats quant à son efficacité. L’Afrique du Sud qui a récemment annoncé la suspension de l’utilisation de ce vaccin après une étude locale réalisée auprès de 2 000 volontaires avait montré la moindre efficacité du vaccin d’AstraZeneca face au variant découvert dans le pays. Cependant, le vaccin britannique a été temporairement écarté de la campagne d’immunisation en Afrique du Sud, un nouveau revers depuis sa mise au point qui refroidit les espoirs placés en lui dans la lutte contre la pandémie.
VACCIN – Ainsi, au cours de la conférence de presse animée par l’organisation Mondiale de la Santé ce lundi 05 février 2021, le Directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a ainsi qualifié de « nouvelles inquiétantes » le fait que les vaccins développés jusqu’à présent pourraient être moins efficaces contre le variant détecté pour la première fois en Afrique du Sud.
“Il s’agit clairement de nouvelles préoccupantes », a-t-il déclaré au cours de cette conférence de presse virtuelle depuis Genève.
Selon l’agence onusienne, ce vaccin Oxford-AstraZeneca est l’un des nombreux sérums qui se sont avérés efficaces pour “prévenir les symptômes les plus graves, les hospitalisations et les décès dus à la Covid-19”. Il faut savoir que “l’émergence de nouveaux variants du virus a soulevé des questions sur l’impact potentiel de ces variants sur les vaccins », a souligné le Dr Tedros.
L’impératif de l’adaptation, selon l’évolution du virus
Il faut parallèlement noter que l’OMS émet quelques mises en garde qu’elle juge importantes. Étant donné la taille limitée de l’échantillon de l’essai et le profil plus jeune et plus sain des participants, l’agence onusienne trouve qu’il est important de déterminer si le vaccin reste efficace ou non pour prévenir une maladie plus grave.
En outre, il semble de plus en plus évident que les fabricants devront s’adapter à l’évolution du virus, en tenant compte des derniers variants pour les futurs vaccins, y compris des vaccins de rappel. « C’est ce qui se passe avec les vaccins antigrippaux, qui sont mis à jour deux fois par an pour correspondre aux souches dominantes », a précisé le Dr Tedros.
Une façon de rappeler que les virus mutent et c’est aux pays et aux industries pharmaceutiques d’être prêts à adapter les vaccins pour qu’ils restent efficaces. L’OMS ajoutera à ce sujet qu’elle dispose d’un mécanisme de suivi et d’évaluation des variants du virus de la Covid-19.
Mais pour y arriver donc, les pays doivent continuer de signaler ces variants à l’OMS, afin de coordonner les efforts mondiaux pour en surveiller l’impact et conseiller les pays en conséquence. « Nous sommes en train d’étendre ce mécanisme pour fournir des conseils aux fabricants et aux pays sur les changements qui pourraient être nécessaires pour les vaccins », a-t-il ajouté.
L’heure des nouveaux essais…
Plus largement, ces développements montrent l’importance d’intensifier la fabrication et le déploiement des vaccins le plus rapidement et le plus largement possible pour protéger les gens avant qu’ils ne soient exposés à de nouveaux variants.
Ainsi, le Dr Tedros estime important de continuer à concevoir et à réaliser de nouveaux essais. Également, surveiller de près l’impact des vaccins sur l’épidémiologie, les maladies graves et la mortalité afin de pouvoir utiliser les vaccins avec un maximum d’efficacité.
Ces dernières évolutions interviennent alors que des experts de l’OMS se sont réunis lundi pour examiner le vaccin anti-Covid-19 d’AstraZeneca. Le chef de l’OMS va d’ailleurs rencontrer demain mardi le président du groupe consultatif de l’OMS pour toutes les questions relatives aux vaccins et à la vaccination, pour discuter de ses recommandations.
Dans les prochains jours, l’OMS devrait prendre également une décision sur l’inscription du vaccin Oxford-AstraZeneca sur la liste des utilisations d’urgence.
Maderpost / Dakaractu