La Déclaration de Politique Générale, tant attendue et qui a tenu en haleine tout un pays pendant 9 mois, a finalement eu lieu ce vendredi 27 décembre 2024, à l’Assemblée nationale.
POLITIQUE – Face à une nouvelle assemblée qui lui est acquise à une majorité écrasante, le premier ministre a monopolisé la parole 133 mn durant. Il a ainsi décliné à l’attention de l’opinion nationale et internationale la nouvelle voie empruntée par le Sénégal pour espérer se frayer une place au soleil de l’émergence après 64 ans de « tentative infructueuse« .
Une constance constatée à nouveau: les diatribes de l’occupant du Petit-Palais n’ont pas raté le régime sortant.
Du foncier au marché de gré à gré en passant par les recrutements jugés abusifs au niveau de l’administration, rien n’a été de trop pour fustiger la malgouvernance de Macky et compagnie.
Ces dénonciations ont servi de mise-à-bouche au bouillant chef du gouvernement.
L’abrogation de la loi d’amnistie votée par la 14ème législature sous l’ancien régime a quasiment inauguré les annonces figurant dans l’allocution primatoriale.
Une telle loi sera bientôt révoquée afin que justice soit faite.
Il ne peut y avoir de paix sociale durable sans justice, selon Ousmane Sonko.
Le passeport, actuellement valable pour 5 ans, est appelé à doubler tout bonnement sa durée légale.
Le rajout automatique sur les listes électorales de tout sénégalais majeur, dès lors que sa pièce d’identité lui est attribuée, ces mesures ont plutôt été bien accueillies si l’on se base sur les applaudissements qui les ont accueillis.
La fermeture prochaine des bases militaires étrangères sur le sol sénégalais a été réitéré sans toutefois rien apporter de nouveau concernant une date précise par exemple.
Les nouveaux hommages rendus aux tirailleurs sénégalais devant l’hémicycle ont sonné comme une désolidarisation à l’endroit de Cheikh Omar Diagne traîné devant la justice à la suite de ses propos malencontreux à l’origine d’une vive polémique.
De même, la sortie du Sénégal de la monnaie commune pleine de sous-entendus que constitue le Fcfa n’a pas été omise par celui qui adore s’identifier au souverainisme.
Le recrutement massif d’enseignants, destiné à combler le criard déficit dans ce domaine hyper-stratégique, a semblé s’ériger en surpriorité.
L’immanquable objectif de réduction du coût de la vie, si cher aux pauvres goor-goorlu, ne pouvait pas déroger à la règle, loin s’en faut.
Des efforts inouïs sont en train d’être faits pour y accéder, martèle le PM.
Cependant, à en croire d’éminents spécialistes de la communication, la forme du discours a péché.
Le premier ministre, en bon élève peut-être, n’a pas beaucoup détaché ses yeux de ses papiers pour regarder, considérer ses auditeurs.
Aussi, il s’est appuyé sur son pupitre le plus clair de son temps d’intervention.
Cela dénote un manque d’assurance et contraste avec la position nettement debout plutôt recommandée pour ce type d’exercice réputé si solennel.
Djibril Diop
Maderpost