Le président Bassirou Diomaye Faye a passé à la loupe ses 100 premiers jours à la tête du pays. Pour sa première sortie médiatique, le chef de l’Etat a honoré la presse nationale, ce samedi soir au palais de la République. Pendant plus de deux tours d’horloge, Bassirou Diomaye Faye a passé au peigne fin des sujets liés à l’économie, l’emploi des jeunes, la justice, la politique intérieur, la diplomatie entre autres urgences.
ENTRETIEN SPECIAL – « Je rends grâce à Dieu. C’est une expérience que je vis avec sérénité, une pression positive pour des patriotes dont l’ambition est de résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les citoyens », a de prime abord réagit le chef de l’Etat sur son ressenti de ses 100 premiers jours à la magistrature suprême.
Abordant la question de la situation économique qu’il a hérité, Bassirou Diomaye Faye déclare que « les indicateurs étaient au rouge ou la limite orange à sa prise de fonction le 2 avril 2024 ». Malgré tout, son gouvernement a réussi à revitaliser l’économie et promouvoir l’inclusion sociale en attestent le payement de certaines dettes du régime précédent et la diminution des prix de certaines denrées de premières nécessité.
Mieux, le locataire du palais annonce la poursuite de cette tendance baissière : « que les sénégalais s’attendent à d’autres réductions des prix », a-t-il promis.
Pour bien rationaliser les dépenses publiques, une agence de centralisation de la commande de l’Etat est prévue dans les semaines à venir, a-t-il renseigné.
Interrogé dans la foulée sur la « pression fiscale » que subissent certaines entreprises, le président Diomaye rétorque qu’ « il n’y a pas de pression fiscale, on a juste fait sauter un verrou qui faisait que certains ne payaient pas leur impôts ». Stoïque sur cette question, le successeur de Macky Sall soutient : « tant que je serais à la tête de ce pays, les gens vont payer les impôts et l’argent va être utilisé à bon escient ».
Toujours en économie, Bassirou Diomaye Faye révèle qu’il n’a « trouvé aucun fonds politique. Tout a été consommé par le régime sortant ».
Concernant la renégociation des contrats pétroliers, le chef de l’Etat a réitéré ses promesses de renégocier les contrats pétroliers et gaziers et ce en dehors des audits qui sont en train d’être menées pour la reddition des comptes.
Quid de la lancinante question de l’emploi des jeunes, le président de la République affirme que les jeunes sont une de ses préoccupations : « j’ai toujours eu du mal de voir des jeunes prendre des pirogues ». Pour faire face au chômage, il a annoncé plusieurs leviers pour absorber une bonne partie de la demande en s’appuyant sur une formation pour une adéquation entre les qualifications et la demande du marché.
Toutefois, le président Diomaye reste convaincu que ce n’est pas à l’Etat de créer des emplois. Nonobstant, il compte accompagner le secteur privé national pour qu’il soit assez fort et répondre aux besoins de la forte demande.
Le chef de l’Etat a aussi brossé sur des questions liées à l’indépendance de la justice, au foncier, à la diplomatie, au bras de fer entre le Premier ministre Ousmane Sonko et l’Assemblée nationale.
A propos de ce dernier point, il annonce qu’après avoir consulté les parties prenantes, l’hémicycle « va corriger son règlement intérieur et Sonko va tenir sa déclaration de politique générale (DPG) » non sans soutenir son Premier ministre sur la décision initiale de faire sa DPG devant une assemblée populaire. Un signe « d’humilité », à son avis.
Maderpost / Mamadou Ba