Dans son édition du jour, le journal « Les Échos » annonce une rencontre au Palais entre les Présidents des deux pus hautes institutions du Sénégal à savoir son Excellence Bassirou Diomaye Faye et Amadou Mame Diop. Une rencontre plus que nécessaire au regard de la configuration de l’échiquier politique actuel avec une opposition (BBY) majoritaire à l’Assemblée nationale.
POLITIQUE – Le successeur du Président Macky Sall, a reçu le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. La rencontre a eu lieu ce mardi au palais de la République, selon la parution.
Que se sont-ils dit ? La source croit savoir que « les deux chefs d’Institution ont discuté sur la nécessaire collaboration entre l’Exécutif et le Législatif » surtout que, poursuit celle-ci, le nouveau régime est minoritaire au sein du Parlement.
Ainsi, dans le cadre des nouvelles réformes envisagées dont « un projet de loi de finance rectificatif » et «la suppression de certaines Institutions », «il lui faut la collaboration des députés de la coalition Benno Bokk Yakaar » (BBY), pour éviter tout risque de blocage.
En effet, pour rationaliser les dépenses de l’État, le nouveau régime avait promis la suppression du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE), entre autres mesures.
Cependant, la tâche s’avère compliquée dans la matérialisation de ces promesses de campagne.
Pour cause, ces deux institutions sont régies par des lois organiques. Ce qui constitue un blocage juridique pour Diomaye. Car un décret, étant en dessous des lois dans la hiérarchie, ne peut supprimer une institution établie par loi organique. Le président est obligé de passer par l’Assemblée nationale pour faire passer ces réformes. Et là également il y a des obstacles car il faut 3/5 des suffrages exprimés.
Il faut rappeler que le CESE a été créé par la loi n°2012-16 du 28 septembre 2012 portant révision de la Constitution. L’institution constitue auprès des pouvoirs publics une assemblée consultative et peut être saisie par le président de la République, l’Assemblée nationale ou le Premier ministre au nom du gouvernement, de demandes d’avis ou d’études.
En ce qui concerne le HCCT, il a été créé par la loi constitutionnelle n°2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la constitution et adoptée suite au référendum du 20 mars 2016.
A cela s’ajoute le risque d’une motion de censure contre le Gouvernement d’Ousmane Sonko qui doit faire sa déclaration de politique générale (DPG) dans moins de trois mois. Les députés de Benno réunis ont la possibilité de déposer une motion de censure au risque de faire tomber son gouvernement.
Il est vrai que le nouveau régime a la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale à moins qu’elle ne dure 2 ans ce qui n’est pas le cas de cette XIVème législature qui atteindra cette durée le 29 juillet prochain.
En résumé, la réalisation de ces promesses du Président Diomaye est tout sauf chose facile. Il faut donc des tractations politiques et cette rencontre en est sans doute la première d’une série.
Le dénouement de cette tractation pourrait lever un coin du voile sur le supposé deal entre Macky Sall et le duo Diomaye / Sonko à l’origine de l’amnistie. Que se sont-ils dits, quelles sont les garanties que les différentes parties se sont faites ? Mystère et boule de gomme.
En tout cas en restant à la tête de son parti, l’Alliance pour la République (APR), l‘ancien président reste dans le « game » et compte avec Sonko président de Pastef être parmi les maitres du jeu. L’avenir s’annonce bouillant et l’arène politique est loin de connaitre du répit. Wait and see !
Maderpost / Mamadou Ba