Suite à la remise du rapport général des conclusions du dialogue national, hier à la salle des banquets au Palais de la République suivi du message du chef de l’Etat Macky Sall, El Hadji Malick Ndiaye, chargé de communication de Pastef, n’a pas manqué de livrer sa part de vérité sur ces tractations.
DIALOGUE NATIONAL – Invité du Jury du dimanche de ce 25 juin, El Hadji Malick Ndiaye soutient que le Président Macky Sall va maintenir le suspense. Il explique : “A chaque fois que le Président Macky Sall organise ce type de dialogue. C’est parce qu’il a une commande à livrer. Par rapport au parrainage, le fait de se faire parrainer par des élus, cela lui donne encore la latitude de garder le clair-obscur jusqu’au 12 décembre 2023. Si c’était le parrainage par des citoyens, il devait collecter des parrains à partir du mois de juillet ou août au plus tard. Dans ce cas, le peuple sera édifié sur sa participation ou non à la prochaine présidentielle (25 février 2024).”
À en croire l’opposant, c’est ce que l’occupant du Palais voulait éviter. “Comme maintenant il existe cette possibilité de se faire parrainer par des élus, un minima de 13 élus, il a déjà (le nombre requis). Il ne fait rien pour rien. Pour nous, cela fait partie des problèmes qu’il voulait régler. Parce que les Sénégalais l’attendaient au tournant”, justifie le pastéfien. Pour qui, le Président Macky Sall a réussi “à retarder l’échéance”.
Appréciant le discours du chef de l’État sénégalais devant ses partisans à Paris, disant “Après mon message à la Nation, nous irons à la victoire en 2024. Nous nous maintiendrons au pouvoir”, El Hadji Malick Ndiaye y voit “encore (du) clair-obscur”.
Le Président Macky Sall a donné rendez-vous après la célébration de la Tabaski, le 29 juin prochain, pour se prononcer sur la question. “Le temps de permettre aux Sénégalais de bien consommer leur viande”, a-t-il déclaré, lors de la cérémonie de clôture du dialogue national.
Sur la révision du procès de Karim Wade
El Hadji Malick Ndiaye, a été interpellé sur la question la révision du procès de Karim Wade condamné par la Cour de répression de l‘enrichissement illicite (Crei) à six ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende, verdict confirmé en 2015 par la Cour suprême.
“On n’a pas grand-chose à dire là-dessus. Monsieur Karim Wade a toujours demandé la révision de son procès. Maintenant, est-ce qu’ils vont le faire ou pas ? Très franchement, cela ne nous regarde pas. Ce qui importe pour nous, c’est d’abord, des élections libres et transparentes, ensuite la participation du Président Ousmane Sonko et enfin, la non-participation du Président Macky Sall” a répondu le responsable politique de Pastef. Auparavant, il a tenu à réitérer la position affichée par son parti contre ledit dialogue. “Nous avions assisté à deux dialogues qui n’ont pratiquement rien donné en termes de résultats.
Aujourd’hui, force est de reconnaître qu’à chaque fois que le Président Macky Sall est dans une mauvaise posture, il initie des actions comme le dialogue. On note que c’est pour régler des choses entre quelques acteurs politiques. On a noté un certain dédain au moment de lancer les invitations. Les lettres ont été lancées tardivement. C’était tout sauf inclusif”, dit-il.
“Le Président Macky Sall nous a habitués à des leurres”.
“Le pire, estime-t-il, au moment où on parle de dialogue, un autre leader politique, le chef de l’opposition (Ousmane Sonko) est en train d’être persécuté. Son procès dans l’affaire Sweet Beauté a été fixé durant cette période-là. Comme le Président Ousmane Sonko l’a toujours dit, on ne négocie pas une arme sur la tempe.”
Il ajoute : “La plupart des membres de Yewwi Askan Wi ont participé à des dialogues. Tous ont clairement dit qu’une fois sur place, à chaque fois, on note une volonté de la mouvance présidentielle d’imposer des décisions déjà prises. Ils veulent juste amuser la galerie à travers un dialogue. Nous ne participerons jamais à ce type de farce”.
Pour l’opposant, l’affaire Sweet Beauté a connu “un simulacre de procès”. “C’était une commande politique. Ce procès est nul”, a-t-il tranché.
Malgré la condamnation de Ousmane Sonko à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse par la chambre criminelle, le 1er juin dernier, Pastef est “en train de préparer la pré-campagne et la campagne” pour la prochaine échéance électorale prévue le 25 février 2024, à en croire son responsable de la communication.
A la question de savoir si ce dernier est demandeur d’une grâce présidentielle à l’approche de la Tabaski, El Hadji Malick Ndiaye répond : “Nous restons sur le terrain politique. Rien n’empêchera la participation du Président Ousmane Sonko à la prochaine élection présidentielle. C’est très clair.”
Dans ce sillage, jure-t-il, “il n’y pas d’alternative. Ousmane Sonko, s’il plait au Bon Dieu, participera à la prochaine élection présidentielle. Parce que ce n’est pas avec ces deux procès fantoches (Prodac et Sweet Beauté) qu’il va perdre ses droits civiques”.
Maderpost