Aliko Dangote, la personne la plus riche d’Afrique a mis en service la plus grande raffinerie de pétrole du continent, avec sept ans de retard et à plus du double du coût de 9 milliards de dollars initialement prévu.
PETROGAZ – Le complexe géant pourrait être une réponse aux malheurs du Nigeria, mais ses citoyens devront attendre encore un peu pour en voir les avantages.
Aliko Dangote, un magnat du ciment et du sucre d’une valeur de 20,5 milliards de dollars, a déclaré lundi à une foule de dignitaires à Lagos que son usine fournirait son premier produit en juillet.
L’industrie est sceptique
Il n’y a pas eu d’activité commerciale visible significative indiquant une montée en puissance majeure et, selon les commerçants, les vendeurs n’ont pas encore été embauchés pour gérer les produits pétroliers.
Même le Fonds monétaire international ne le voit pas atteindre un tiers de sa capacité de 650 000 barils par jour en 2025.
Plus probablement, la mise en service a été programmée pour que Muhammadu Buhari préside une cérémonie symbolique avant de quitter ses fonctions de président la semaine prochaine.
Dangote sera étroitement surveillé pour livrer la raffinerie et l’usine d’engrais associée dans un pays où plusieurs grands projets ont échoué. Un exemple typique est l’aciérie d’Ajaokuta, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, sur les rives du fleuve Niger, qui a démarré en 1979 mais n’a produit aucun métal.
Mis à part le retard, la raffinerie de 20 milliards de dollars pourrait enfin résoudre la parodie du plus grand producteur de pétrole brut d’Afrique devant dépenser plus de 23 milliards de dollars par an pour importer du pétrole.
Et, contrairement au passé, il est dirigé par un milliardaire qui a gagné de l’argent en gérant avec succès des entreprises, plutôt qu’en siphonnant l’argent des contribuables.
De plus, la compagnie pétrolière publique nigériane, qui détient 20% de l’installation, s’est engagée á 300 000 barils de brut par jour à l’usine.
La raffinerie de Dangote a peut-être démarré lentement, mais elle a le potentiel de transformer la plus grande économie d’Afrique.
Maderpost / Antoine Sguazzin