Les stigmates de la violence sont encore visibles dans la capitale sénégalaise, Dakar : les chantiers du Brt et des stations-services saccagés, des véhicules et des maisons de responsables politiques incendiés.
VIOLENCE – Même le corbillard et la mosquée de Sacré cœur n’a pas été épargnés par les pyromanes. Les dégâts matériels causés par ce banditisme commandé sont énormes et des personnes ont été interpellées.
Depuis quand force doit rester au peuple ? Et la loi que nous avons créée pour nous, nous en faisons quoi ? « Loi idinos, loi ipanos », la loi est faite par nous et pour nous disent nos voisins du sud. Donc force doit quoi qu’il arrive, rester à la loi. À ce que je sache, personne ici, n’est prisonnier de cette loi.
Ce qui est inquiétant est que des responsables promettent d’apporter des réponses politiques.
Depuis 2021, les domiciles et les biens appartenant à des responsables politiques sont les cibles des manifestants. Et tout cela est inacceptable dans un État dit de droit. La responsabilité de l’Etat garant de la sécurité et de l’intégrité des personnes et de leurs biens est engagée.
De la « caravane de la liberté », à la résidence surveillée
On continue de nous parler de blocus devant le domicile du maire de Ziguinchor oubliant la question de l’ordre public et de sécurité nationale. Le maintien de l’ordre public est primordial dans un État de droit et de démocratie.
Nous avons suivi comme tout le monde les réactions de l’homme de la rue et à Kaffrine et à Kaolack où ces derniers étaient sur le qui-vive se disant que le passage du cortège dit « de la liberté » dans leurs localités respectives ne ferait que les plonger dans le chaos.
Cette démarche entreprise par M. Sonko est somme toute périlleuse pour lui et c’est très peu de le dire. Cette démarche est suicidaire politiquement et perdue d’avance pour le chef de fil de Yewwi Askan Wi, pour reprendre les propos de l’homme de la rue.
La désignation de l’ennemi par le ciblage des personnes et des sièges de partis politiques ou encore de leurs maisons se termine toujours par des violences incontrôlables et on ne peut pas se permettre de mettre à cendre les acquis et le legs des pères fondateurs. La vigilance est de mise pour ne pas atteindre le point de non-retour. Car non seulement, la bombe sociale n’est pas facile à absorber, mais nous sommes en train de vivre une crise de défiance et une crise de légitimité qui mènent tout droit au désastre si l’on y prend garde.
Depuis plusieurs mois, l’angoisse et le désarroi empoisonnent la vie des sénégalais. Le risque de basculement de la cité vers le désastre est on ne peut plus imminent. Les affrontements et les réponses politiques doivent être stoppés des deux côtés, de même que l’usage d’armes non conventionnelles.
Espérons qu’avec le dialogue national qui s’ouvre ce mercredi, auquel prendra part le leader de « Taxawu Sénégal », Khalifa Sall ainsi que d’autres membres de l’opposition, sera renforcé par des actes d’apaisement et l’instauration d’un climat de confiance entre tous les acteurs dans ce contexte d’affrontements pour enfin décrisper la situation socio-politico-judiciaire.
Maderpost / Aly Saleh