L’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) n’est pas à l’heure des cours en ligne. Du moins c’est l’intime conviction de Dadal Kâ, président de la commission sociale de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG).
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR – Invité de Sans Mesure du lundi 19 juin 2023 à Mader TV, Dadal n’a pas porté de gants pour décrire la situation actuelle de l’Ucad et fustiger l’attitude du conseil académique ainsi que celle du personnel du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD) dirigé par Maguette Sène.
Revenant sur la décision dudit conseil du temple du savoir de reprendre les cours à distance, Dadal Kâ estime que c’est une décision incompréhensible et inacceptable du fait qu’elle ne tienne pas en compte la situation de tous les étudiants.
A son avis, une telle décision contribuera à discriminer voire sacrifier une bonne partie des étudiants n’ayant pas un téléphone portable, une machine ou tout autre outil leur permettant de se connecter et suivre des cours à distance.
A cela il ajoute la mauvaise qualité de l‘internet dans certaines parties du territoire national ou à défaut l‘absence d’électricité.
Autant de critères sur lesquels le rectorat et le conseil académiques auraient fermé les yeux lors de leur prise de décision “unilatérale” concernant la reprise des cours. A ce stade, dixit-il “l’Ucad n’est pas à l’heure des cours en ligne”. C’est pour cela qu’ils ne se laisseront pas faire, avertit-il.
De son côté, son co-débatteur, Alla Kane par ailleurs Président de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) soutient que les dégâts notés lors des émeutes de début du mois de juin au sein du campus pédagogique ne peuvent guère justifier cette décision du conseil académique.
Il propose d’autres mesures palliatives proportionnelles à l’ampleur des dégâts et pour l’intérêt des étudiants.
Alla Kane pointe du doigt l’autorité de l’Ucad qu’il accuse de vouloir profiter de cette situation pour aller à des vacances prolongés au prix de sacrifier l’avenir de plus de 93.000 étudiants. A son avis, la reprise des cours en présentielle est bien possible et reste la meilleure solution pour sauver l’année académique dans le souci de préserver les intérêts des étudiants.
Pour rappel, le conseil académique de l’Ucad a décidé le 13 juin denier de la reprise des cours, quelques jours après la suspension à cause des violences qui ont éclaté au sein du temple du savoir les 1er et 2 juin derniers.
Maderpost / Mamadou Ba