Si l’on en croit les autorités de Pyongyang, la Corée du Nord n’a enregistré aucun cas confirmé de coronavirus. L’OMS juge de son côté qu’il y aurait plus de 6 000 cas suspects. En tout cas, les spéculations vont bon train sur l’origine du virus dans ce qui est l’un des pays les plus fermés du monde.
INTERNATIONAL -Pour expliquer l’entrée du virus dans le pays, les médias nord-coréen redoublent d’imagination. Parmi les spéculations, la plus récente remonte à jeudi dernier, indiquant que les produits étrangers importés pouvaient transmettre le virus du diable, selon le Rodong Sinmun, principal journal d’État nord-coréen.
Paranoïa nord-coréenne
D’autres théories révélatrices de la paranoïa nord-coréenne ont été diffusées par la chaîne de télévision centrale. Lors d’une interview, un médecin nord-coréen affirmait que le virus pouvait se diffuser à cause des chutes de neige ou du fait des migrations d’oiseaux.
Fin octobre, les autorités nord-coréennes affirmaient qu’un mystérieux nuage de sable jaune serait potentiellement porteur du virus. Ainsi, les chantiers en extérieur ont été suspendus dans tout le pays et les citoyens forcés de rester chez eux avec les fenêtres fermées. Cette poussière jaune provient en réalité du désert de Gobi, situé à cheval entre la Chine et la Mongolie. Ces nuages sont assez fréquents dans le nord de Chine et dans la péninsule coréenne, ils peuvent être chargés de produits industriels nocifs ou de métaux lourds, mais affirmer qu’ils transportent le Covid-19, semble, au bas mot, infondé.
Frontières pas si hermétiques
Mais, malgré l’optimisme des autorités, de nombreuses sources montrent que le virus aurait fait son apparition dans le pays. Les frontières sont fermées depuis fin janvier 2020 et ne sont pas près d’ouvrir de nouveau. Les rassemblements seraient interdits, le port du masque généralisé et surtout le nombre d’entrées dans des centres d’isolation pour personnes présentant des symptômes du Covid-19 a nettement augmenté ces derniers temps.
Dans l’un des pays les plus opaques du monde, difficile de savoir d’où peut venir le virus en Corée du Nord, mais les activités de contrebande à la frontière sino-coréenne pourraient être un chemin possible d’entrée du coronavirus. Dimanche encore, le gouvernement nord-coréen a appelé à un contrôle encore plus strict des frontières.
S’il faut toujours être prudent lorsqu’il s’agit d’analyser des informations venues de Pyongyang, il semble plus simple pour les autorités de dire que le Covid-19 se transmet par un mystérieux nuage plutôt que d’assumer une éventuelle défaillance aux frontières.
Maderpost/ RFI