L’OMS a appelé lundi à augmenter la production de dexaméthasone, après l’annonce par des chercheurs britanniques que ce puissant stéroïde réduisait significativement la mortalité chez les malades gravement atteints par la COVID-19.
CORONAVIRUS – «Le prochain défi consiste à augmenter la production et à distribuer rapidement et équitablement la dexaméthasone dans le monde entier, en se concentrant sur les endroits où elle est le plus nécessaire», a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle.
«Heureusement, il s’agit d’un médicament peu coûteux et il existe de nombreux fabricants de dexaméthasone dans le monde entier, qui, nous en sommes convaincus, peuvent accélérer la production», a-t-il ajouté.
Visons
Le directeur général de l’OMS a souligné que «la dexaméthasone ne doit être utilisée que pour les malades de COVID-19 en état grave ou critique, sous étroite surveillance clinique».
«Il n’existe aucune preuve que ce médicament fonctionne pour les patients atteints d’une affection bénigne ou à titre préventif, et il pourrait causer des dommages», a-t-il insisté.
Soulignant que la demande en dexaméthasone «a déjà bondi», Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé la communauté internationale à faire preuve de «solidarité» et de «transparence» pour que les pays ayant le plus grand nombre de patients gravement malades reçoivent les stocks de dexaméthasone en priorité.
«Il est également important de vérifier que les fournisseurs puissent garantir la qualité» des produits «car il existe un risque élevé que des produits de qualité inférieure ou falsifiés entrent dans le marché», a relevé le patron de l’OMS.
Un médicament d’une autre famille que la dexaméthasone, l’antiviral remdesivir, a montré une certaine efficacité pour accélérer le rétablissement des malades hospitalisés à cause de la COVID-19, mais il n’a pas pu prouver qu’il permettait d’éviter des décès.
Alors que la pandémie s’accélère dans le monde, “il semble que presque chaque jour, nous atteignons un nouveau et sinistre record”, a par ailleurs remarqué le chef de l’OMS. «Hier, plus de 183 000 nouveaux cas ont été signalés à l’OMS, ce qui représente sans doute le plus grand nombre de cas en une seule journée jusqu’à présent».
Et de nombreuses incertitudes demeurent
La présence de la COVID-19 en Europe semble remonter à bien plus tôt que l’ont pensait, une étude ayant montré que le nouveau coronavirus était dans les eaux usées de Milan et Turin, dans le nord de l’Italie, dès décembre 2019. «Il y a clairement une chance que ce virus ait circulé dans le nord de l’Italie de manière évidente avant que l’on s’en rende compte», a estimé Michael Ryan, de l’OMS, en soulignant «qu’à ce stade, cela ne change pas l’hypothèse de l’origine de la maladie».
Alors que l’origine animale du virus est elle aussi floue, l’OMS, interrogée sur les cas signalés chez des visons dans le nord de l’Europe, a expliqué que la transmission restait «très limitée».
«Certains visons ont été trouvés positifs aux Pays-Bas et au Danemark, et ce que nous comprenons des enquêtes qui sont actuellement en cours, c’est qu’il y a eu des individus qui ont infecté les visons, et à leur tour, certains de ces visons ont infecté des personnes», a détaillé Maria Van Kerkhove de l’OMS.
Maderpost / Le Devoir