Une étude internationale basée sur des modèles d’intelligence artificielle vise à mesurer l’impact du masque pour freiner la propagation du Covid-19. Les simulations révèlent que le port du masque est bien plus efficace que le confinement…
CORONAVIRUS – D’abord qualifiés comme ” inutiles ” par le gouvernement français pour empêcher la propagation du Covid-19, les masques sont désormais considérés comme indispensables à la stratégie de déconfinement mise en place pour le 11 mai 2020.
Qu’en est-il vraiment ? Dans quelle mesure les masques peuvent-ils freiner la propagation du coronavirus ? Afin de le déterminer avec précision, des chercheurs ont mis au point deux modèles d’intelligence artificielle.
Cette étude, publiée cette semaine sur Arxiv.org, a été menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge, de l’École de Guerre économique de Paris, de l’Université de Science et de technologie de Hong Kong, et de la Family Federation de Finlande.
Si l’on se fie au modèle le plus performant, les masques peuvent avoir “un impact significatif” si au moins 80% de la population en porte. En revanche, si 50% ou moins de la population acceptent de porter un masque, l’impact est jugé “minimal”. Les visualisations interactives du modèle sont disponibles à cette adresse.
Les résultats de l’étude semblent donc confirmer le bien-fondé des recommandations du CDC américain et de l’OMS. Tous deux recommandent de porter des masques dans les lieux publics.
Cela n’est pas vraiment surprenant, puisque la transmission du coronavirus survient principalement via les gouttelettes respiratoires qu’une personne expulse quand elle tousse. Les masques retiennent ces gouttelettes, et évitent qu’elles atterrissent dans le nez, les yeux ou la bouche d’une autre personne.
L’un des deux modèles IA vise aussi à mesurer l’impact des masques en comparaison avec d’autres mesures comme la distanciation sociale et le confinement. Pour ce faire, la population est divisée en différentes catégories : à risque, exposé, infecté ou guéri.
Un réseau stochastique dynamique est utilisé pour simuler les contacts entre les personnes dans la société. Un graphique représente les individus et leurs interactions.
En modifiant les paramètres de cette simulation, il est possible de mesurer l’impact des différentes mesures de distanciation et de confinement. Pour cette simulation, les chercheurs sont partis du principe que 1% de la population est infectée, avec un confinement imposé du 24 au 31 mai 2020, puis ont examiné le résultat au bout de 500 jours.
Il en ressort que si 80% de la population est masquée, la courbe d’infection est réduite de façon “largement plus importante” qu’en maintenant un confinement. Le port du masque aboutit sur 60 000 décès, contre 180 000 pour le confinement.
En revanche, avec 50% de la population masquée, le bilan s’élève à 240 000 morts. De même, remplacer le confinement par de simples mesures de distanciation sociale provoquerait une propagation incontrôlable du virus. Ceci confirme les prédictions de l’IA du MIT, avec un risque d’explosion du nombre de malades après le déconfinement.
Le second modèle emploie une technique basée sur des agents IA. Les différents agents portent des masques aux propriétés différents (coton, chirurgical, FFP2…).
Sur une simulation de 300 jours, le port du masque permet de réduire la propagation du virus s’il est adopté assez tôt. Et ce, même si les masques sont en coton ou autre tissu et qu’il ne s’agit pas de masques médicaux.
Si 100% de la population porte un masque, le nombre de malades diminue de façon ” drastique “. De même, une adoption à hauteur de 90% a de “fortes chances” de faire disparaître le virus après 50 jours.
En revanche, une adoption de 50% est encore une fois insuffisante. De même, attendre plus de 75 jours pour l’adoption massive de masques réduit fortement les chances de supprimer le virus…
Selon chacun des deux modèles, si quatre personnes sur cinq commencent à porter un masque avant la fin du confinement, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 pourrait être suffisamment réduit pour éviter une deuxième vague.
Sans masque, même avec les mesures de distanciation sociale, le taux d’infection continuera d’augmenter et près de la moitié de la population finirait infectée. À l’échelle de la France, le nombre de décès pourrait donc atteindre un million…
Au Sénégal, le Dr en médecin Bacar Dia, ancien ministre sous le magistère de Me Wade et le journaliste Charles Faye ont milité pour le port obligatoire de masque depuis l’installation déclaré du Covid-19, en mars dernier. Ils sont allés plus loin en parlant de Confinement individuel mobile que permettrait le port de masque.
Maderpost / Bastien L