C’est un chercheur tchèque qui l’a révélé : son pays aurait détourné une aide humanitaire envoyée par la Chine à l’Italie. Des centaines de milliers de masques et des respirateurs sont en jeu.
VOL – En temps de crise mondiale, la solidarité doit être forte entre membres de la communauté internationale. Les réponses sanitaires et économiques se font collectives, les pays qui le peuvent aident ceux qui en ont le plus besoin. Et puis il y a ceux qui la joue solo. Ou, pire, qui agissent au détriment de leur voisin. C’est le cas de la République tchèque, et de son gouvernement dirigé par le controversé Andrej Babiš.
Erreur ou vol ?
Au départ, une aide humanitaire envoyée par la Chine à l’Italie. Alors que le géant asiatique entrevoit la fin de l’épidémie sur son territoire, l’Italie vit un cauchemar, avec toujours plus de morts chaque jour (près de 800 morts le 21 mars, plus de 4 800 au total). La Chine décide donc d’offrir à l’Italie 680 000 masques et des milliers de respirateurs pour l’aider dans son combat. Mais l’aide n’arrivera jamais à destination.
En cause, la République tchèque. En transit sur son territoire, le colis est saisi par les autorités, qui prétendent intercepter le produit d’un trafic illégal. Mais l’étudiant-chercheur Lev Cervinka révèle le mensonge : les colis étaient clairement identifiés comme étant une aide humanitaire en provenance de Chine et à destination d’Italie. Le ministère de l’Intérieur tchèque concède alors avoir mal agi.
“Dans les tweets, il est dit que le gouvernement n’aurait remarqué qu’après l’erreur présumée, et maintenant il serait en contact avec l’Italie et la Chine pour tenter de résoudre le problème”, explique Lev Cervinka à La Repubblica. Problème, le matériel a déjà été distribué dans les hôpitaux du pays.
L’affaire promet de faire grand bruit entre une Italie exsangue et une République tchèque dirigée par le nationaliste populiste Andrej Babiš. Et révèle certaines fractures au sein de l’Union européenne.
Maderpost