Le président américain a mis ses menaces à exécution. Washington va cesser de financer l’Organisation mondiale de la santé, le temps qu’une enquête soit faite sur les responsabilités de l’OMS dans la crise du coronavirus. Donald Trump digère mal les critiques qui lui ont été adressées.
CORONAVIRUS – Il l’avait sous-entendu à plusieurs reprises . Donald Trump l’a confirmé mardi : les Etats-Unis vont suspendre leur contribution à l’Organisation mondiale de la santé. Le président américain s’est lancé dans un long réquisitoire contre l’OMS lors de sa conférence de presse quotidienne, depuis la Maison Blanche.
“Tout le monde sait ce qui s’est passé”, a-t-il lancé, reprochant à l’organisation internationale de s’être opposée aux restrictions de voyage visant la Chine, au début de la crise. Au contraire, sa décision de fermer les frontières aux voyageurs en provenance de Chine a, selon lui, “sauvé des milliers et des milliers de vies”. Pour lui, l’OMS a “défendu les actions du gouvernement chinois, louant même sa soi-disant transparence”.
“Aujourd’hui, j’ordonne la suspension du financement de l’Organisation mondiale de la santé pendant qu’une étude est menée pour examiner son rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus”, a-t-il poursuivi. Cette étude pourrait durer entre 60 et 90 jours.
Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs au financement de l’OMS, lui fournissant plus de 20 % de ses contributions étatiques. Un financement qui se fait en fonction de la taille et du niveau de vie des membres. La Chine, elle, ne contribue qu’à hauteur de 8 %.
Selon Donald Trump, Washington verse chaque année entre 400 et 500 millions de dollars à l’OMS, contre 40 millions pour Pékin. “Nous avons le devoir de réclamer des comptes”, a-t-il estimé.
Des critiques de plus en plus vives
Le président américain veut ainsi régler un vieux contentieux. “Nous avons eu des problèmes avec eux depuis des années”, a-t-il rappelé, accusant l’organisation de toujours prendre parti pour la Chine.
“Si l’OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts”, a-t-il soutenu, alors que les critiques sur sa propre gestion de la crise se font de plus en plus vives aux Etats-Unis, y compris de la part des gouverneurs des Etats, qui tentent de reprendre la main .
Donald Trump reste beaucoup plus évasif sur la manière dont le pays va gérer sa sortie de crise. Pour le moment, les mesures de distanciation sociale sont recommandées jusqu’à la fin du mois d’avrils. Le président américain pousserait pour une reprise de l’activité économique, mais les Etats se montrent plus prudents.
Maderpost / Les Echos / Nicolas RAULINE