Le médecin-chef de la région de Diourbel, Mamadou Dieng, a plaidé mercredi pour plus de célérité dans l’assistance destinée aux personnes impactées par les mesures instaurées contre le Covid-19, notamment les familles mises en quarantaine pour freiner la propagation de la maladie.
CORONAVIRUS – “Je pense qu’aujourd’hui, c’est le ministère du Développement communautaire qui doit s’impliquer et aider les populations qui sont réellement impactées, dont les ménages qui sont en quarantaine”, a-t-il dit à l’APS.
Il estime que ce ministère doit travailler avec le service de l’action sociale du ministère de la Santé, afin de disposer de la liste des concessions placées en quarantaine à Mbacké et Touba, en vue de pouvoir leur apporter une assistance.
“Le programme de résilience face à la pandémie du Covid-19 va enrôler 98 646 ménages vulnérables de la région de Diourbel”, selon Demba Diouf, directeur régional du développement communautaire de Diourbel.
Sur cet effectif, le département de Mbacké a un quota de 59.687 ménages, dont 29.066 figurent sur le registre national unique (RNU). Pour les 20.021 autres ménages, le choix se fera au niveau des comités de ciblage.
Docteur Dieng affirme qu’il est urgent que le ministère de la Santé fournisse une liste des familles en quarantaine au ministère du Développement communautaire, pour qu’il puisse prendre en charge la question de l’assistance à leur apporter.
“Il faut mettre un quota à part et travailler. Il faut un déclic. Il faut que les gens agissent avec diligence”, a-t-il suggéré.
D’après le médecin-chef de Diourbel, les personnes qui doivent être confinées refusent de s’exécuter, en exigeant d’abord de recevoir une aide alimentaire et financière, afin de pouvoir affronter leur nouvelle situation.
“Les gens commencent à se rebeller. Ils commencent à poser des conditions. Il y a même des gens qui font du chantage moral. (…)”, a-t-il déploré.
Selon lui, les ressources existantes ne sont pas suffisantes pour prendre en charge le nombre élevé de familles mises en quarantaine dans les villes de Touba et Mbacké.
“Pour les quarantaines, aujourd’hui, on a atteint un nombre de concessions qu’on ne peut pas gérer comme avant. Avec les premiers cas, on avait des ressources avec les dons qui affluaient avec l’appui du khalife [le Khalife des mourides]. Maintenant, il n’y a presque plus de dons”, a-t-il avoué.
Avec la recrudescence des cas communautaires, près d’une dizaine de maisons sont mises en quarantaine, ce qui pose un problème de prise en charge.
“Pour toutes ces concessions, les gens nous réclament des appuis. Durant la période de la quarantaine, les gens ne doivent même pas sortir de la maison. On ne peut pas obliger quelqu’un à rester chez soi et le laisser seul sans accompagnement”, a insisté le médecin-chef.
Maderpost / APS