CONNAISSANCE – En France, certains médias ne sont pas tendres avec lui, on le décrit comme un bavard qui fait profil bas. L’avocat et conseiller politique Robert Bourgi est un sacré «affairiste», poseur de bombes. Boum ! Boum ! Attention à la déflagration. Cinq choses qui campent le personnage, rapporte igfm. Lu pour vous.
1-Monsieur Afrique, ami de Me Wade…
L’année 1945. C’est la fin de la Deuxième guerre mondiale. Au Sénégal, loin des tumultes, Robert Bourgi né dans une famille d’origine libanaise chiite. Cursus normal. Puis il fait des études de droit avant d’enseigner à Abidjan, où il se lie d’amitié avec Laurent Gbagbo et fréquente Félix Houphouët-Boigny. Mais le droit l’intéresse moins que la politique et les jeux d’influence. Très vite, il se rapproche d’un homme qu’il a côtoyé dans sa jeunesse, Jacques Foccart. Le Monsieur Afrique du général de Gaulle était un proche de son père, Mahmoud Bourgi, négociant en textile à Dakar et gaulliste de la première heure. Dans les années 80, Bourgi travaille au sein de la Chiraquie, notamment à la Coopération et côtoie le jeune Nicolas Sarkozy. Cet homme madré et chaleureux aime à se présenter comme le dernier héritier des réseaux Foccart sur le continent africain. Il a su se rendre utile auprès d’un ancien Président Sénégalais Abdoulaye Wade.
2-Karim Wade : «Tonton Bourgi Dakar brûle !»
Lors des émeutes dites de l’électricité (27 juin 2011) qui avaient suivi la manifestation du 23 juin 2011, Robert Bourgi avait jeté un pavé dans la mare qui a contribué à discréditer Karim Wade, rappelle-t-on. Un coup de fil qui avait fait désordre chez les Wade. «Dans la nuit lorsque les événements tragiques que l’on connait se déroulaient à Dakar, j’ai été réveillé à 3h moins 20 du matin heure française par Karim Wade qui me disait exactement ceci et là je rapporte fidèlement : «Tonton voilà, Dakar et le Sénégal sont dans une situation quasi-insurrectionnelle (c’est exactement le terme qu’il a utilisé). Les immeubles administratifs brûlent, ça brûle de tous les côtés. Il y a des milliers de manifestants. On a saccagé les villas de trois ministres, mis les gens dehors, tout va très mal. Et on ne sait jamais, les intérêts français peuvent être touchés». «Je lui ai dit : Karim, tu paniques. Je voudrais que tu sois un peu plus cohérent. Il dit : «non tu sais on ne sait jamais.
3-Il accuse Wade, Bongo etc d’avoir financé la campagne de Chirac
L’homme est rusé et sait jouer de ses influences pour s’ouvrir les portes gratinés et dorés des palais africains. Lui aime jouer les intermédiaires avec un art consommé : entre chefs d’Etat, mais aussi entre dirigeants et businessmen. C’est, d’ailleurs, ainsi qu’il gagne – confortablement – sa vie. Bourgi est décrit en France comme un porteur de valises. Il avait fait un entretien révélations avec le Journal du Dimanche pour confier que «cinq chefs d’Etat africains – Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte-d’Ivoire), Denis Sassou N’Guesso (Congo-Brazzaville) et Omar Bongo (Gabon) – ont versé environ 10 millions de dollars (environ 6 milliards de FCfa) pour la campagne de Jacques Chirac en 2002.»
4-Les costards de François Fillon, c’est lui
Bourgi aurait bien réglé par chèque, le 20 février, les deux ultimes costards de Fillon, pour 13 000 euros (environ 8 450 000 FCfa). On le soupçonnerait aussi d’avoir honoré en liquide de précédentes commandes chez Arnys, boutique de fringues prisée du candidat, pour 35 500 euros (environ 23 millions de FCfa) et toujours au profit de son poulain, mais sans preuve à ce stade – faute de traçabilité financière.
5-Condamné pour avoir fait un don
En octobre 2017, Robert Bourgi est condamné à 1 mois de prison avec sursis et 2 500 € (1 625 000 FCfa) d’amendes pour avoir donné 7500 € à l’Ump et 7500 €( 4875 000 FCfa) à Force Républicaine en 2014 comme en 2015, ces dons atteignant le double du plafond autorisé par la loi de 2013. Une condamnation inédite : selon Mediapart, il est le premier condamné pour dépassement des plafonds depuis la réforme de 2013.En février 2018, une « procédure disciplinaire pour manquement aux principes essentiels de la profession d’avocat » est ouverte par la bâtonnière de Paris Marie-Aimée Peyron contre Robert Bourgi suite aux propos insultants tenus fin janvier et début février dans deux documentaires sur l’affaire Fillon.
Source : igfm