Amadou Ba a manqué une occasion en or pour conquérir une sympathie de l’opinion en démissionnant du Gouvernement après les accusations portées contre sa personne. C’est la conviction de Jean Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques (Ucad).
PRESIDENTIELLE 2024 – « Cette décision du Conseil constitutionnel est un camouflet pour le pouvoir en place et son candidat, Amadou Ba. Le Conseil constitutionnel n’est non seulement pas allé dans leur sens mais semble même balayer toutes leurs accusations.
Elle remet en cause toutes les observations du gouvernement et des députés de l’Alliance pour la République au sein de l’Assemblée nationale. Donc, d’un point de vue politique surtout de l’image et d’un point de vue de l’opinion, cette décision est un véritable camouflet pour le camp du pouvoir parce qu’ils étaient tellement sûrs de leur fait.
Aujourd’hui, ils sont affaiblis par cette décision de même que leur candidat. Car, ce qui s’est passé ces derniers jours, a non seulement contribué à donner une image davantage beaucoup plus négative de son candidat mais a également renforcé cette image d’un candidat sans charisme, qui est là, qui ne parle pas, qui ne prend pas d’initiative même en tant que Premier ministre.
C’est donc clair que ni lui encore moins ses partisans du régime qui l’accusaient d’être corrupteur des juges constitutionnels ne gagnent. Il aurait pu profiter de l’occasion pour dénoncer de manière publique cette loi en disant qu’elle est inconstitutionnelle et en tirer les conséquences en quittant le Gouvernement ; ce qui lui aurait permis peut-être de bénéficier d’une sympathie de l’opinion mais il ne l’a pas fait.
Il a préféré jouer le jeu du pouvoir en se taisant lui, l’accusé. Mais, avec cette décision du Conseil constitutionnel qui, en quelque sorte, a mis un terme à la récréation, je suis persuadé donc que c’est un camouflet aussi bien le pouvoir que son candidat, Amadou Ba, qui n’a pas su profiter des accusations contre lui pour démissionner. »
Maderpost / Sud quotidien