Alors que la probabilité d’un durcissement des restrictions contre le coronavirus augmente en France, de nombreuses émeutes ont éclaté dans des pays limitrophes comme l’Italie et l’Espagne, la population refusant les nouvelles mesures et défendant sa liberté.
CORONAVIRUS – Après que les gouvernements italien et espagnol ont annoncé de nouvelles mesures restrictives sur fond de pandémie, de nombreux manifestants sont descendus dans les rues dans la soirée du 26 octobre pour exprimer leur colère face à la réintroduction de restrictions limitant leur liberté.
Troubles en Italie
En Italie, des affrontements violents ont eu lieu particulièrement à Milan et Turin, villes situées dans le nord du pays gravement touchées lors de la première vague épidémique. Des manifestants ont lancé des pétards et allumé des fumigènes.
La situation a dégénéré en émeutes. Des tramways et des motos ont été vandalisés et des vitrines brisées par des jets de pierres. Certains magasins de luxe ont été pillés dont une boutique de Gucci. Les forces de l’ordre ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogène.
Les foules ont scandé: «Liberté, liberté, liberté» face à des policiers déployés pour encadrer la manifestation contre la fermeture des bars et des restaurants.
Des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes italiennes dont Trévise, Trieste, Viareggio, Latina, Rome, Naples, Salerne, Palerme, Syracuse et Catane.
Non è accettabile. Fermate subito questa follia prima che sia troppo tardi.#ItaliaSiRibella
— Milko Sichinolfi 🇮🇹 #facciamorete (@MilkoSichinolfi) October 26, 2020
Cherchant à calmer les tensions, le gouvernement a annoncé qu’il présenterait ce mardi 27 octobre un plan de relance pour soutenir les entreprises touchées par les nouvelles restrictions.
Le 25 octobre, l’Italie a enregistré un record de 21.268 nouveaux cas en une seule journée – le chiffre quotidien le plus élevé que le pays ait connu pendant la pandémie – suivi de 17.012 autres lundi.
Émeutes en Espagne
Au lendemain du nouveau décret d’état d’urgence et de l’instauration du couvre-feu de 23h à 6h en Espagne, des manifestants ont marché dans Barcelone en brandissant des panneaux avec des slogans tels que «Covid-talisme». Des poubelles ont été incendiées. La police a dû intervenir pour mettre fin aux émeutes.
Y mientras tanto , en Barcelona , tras la manifestacion de la CUP y sus “ jóvenes” de ARRAN contra el toque de queda y las restricciones impuestas para evitar la expansión del coronavirus. Pasa lo de siempre …. animo 💪🏻 @mossos pic.twitter.com/Su5NrUE11H
— Politeia (@Politeia_ESP) October 26, 2020
Les nouvelles restrictions touchent toutes les régions du pays à l’exception des îles Canaries. Le gouvernement envisage de les prolonger jusqu’au 9 mai 2021. L’initiative doit être validée par le Parlement.
Le Pays basque et plusieurs autres régions ont partiellement limité les entrées et sorties dans leurs territoires. La Catalogne étudie la question d’un reconfinement de la population durant les week-ends.
L’Espagne est le premier pays européen à avoir recensé un million de cas positifs depuis le début de l’épidémie. Au total, 1.046.132 infections au Covid-19, avec 35.000 décès, avaient été enregistrés à la date du 23 octobre.
Situation en France
Plusieurs responsables politiques français se prononcent pour un nouveau confinement sur fond de forte recrudescence des contaminations. Des pistes de durcissement des mesures seront étudiées lors de deux conseils de défense mardi et mercredi pour faire face à la dégradation de la situation sanitaire.
Trois scénarios sont évoqués. Il s’agit notamment d’un reconfinement total, de reconfinements locaux en fonction des zones marquées par la forte circulation du virus, et de reconfinements locaux adaptés, soit un couvre-feu pendant la semaine et un confinement pendant le week-end, indique BFM TV.
Cependant, le patron du Mouvement des entreprises de France (Medef) estime qu’un reconfinement provoquerait un «écroulement de l’économie».
Maderpost / Sputnik