Certains sont déjà dans les secrets des dieux. Des mécontents ont même leur lettre de démission en poche. Mais le Sénégal et le monde ne seront informés du choix du candidat de Macky que dans quelques heures. Et des chamboulements que ce choix va entraîner dans la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar.
BBY – Ce soir, l’opinion tout entière sera enfin fixée sur le second secret bien gardé du chef de l’Etat, à savoir le choix de son poulain pour le remplacer au Palais de l’avenue L.S. Senghor.
Après l’information délivrée par Le Quotidien le samedi 2 septembre dernier, tous les médias et les commentateurs ont embrayé pour maintenir le suspense sur le choix du Président,… mais en évitant soigneusement de citer leur source.
Il n’empêche, au moment où nous mettons sous presse, la majorité des candidats savent à quelle sauce ils ont été mangés. Au point que certains ont déjà, depuis hier, annoncé à des proches qu’ils comptaient démissionner du gouvernement aussitôt le nom du candidat de consensus annoncé pour la Coalition Benno.
L’un de ces ministres a ainsi déclaré à ses proches avoir été informé qu’il n’était pas le candidat choisi par le Président, et qu’il «allait prendre ses responsabilités». En clair, il va démissionner et entamer sa campagne. On peut présumer qu’il en sera de même pour certains haut-fonctionnaires ou directeurs de sociétés d’Etat. Certains parmi eux pensent être allés trop loin pour faire machine arrière. Comme on peut s’attendre également que certains autres rongent leur frein, laissant au chef de l’Etat la responsabilité de les limoger.
Quant à l’heureux élu, on peut aussi imaginer que, sitôt informé du choix du leader de sa coalition Benno, il a dû se mettre en mouvement pour tenter de recoller au plus vite et de son mieux, les morceaux de la coalition autour de sa personne. Cela ne devrait d’ailleurs pas lui être difficile, ayant la garantie du soutien actif du Président Macky Sall. Ce dernier aura sûrement déclaré une fois de plus à tous ses partisans, en particulier les leaders de la coalition, qu’il est illusoire de penser gagner la prochaine Présidentielle en allant en ordre dispersé. Et surtout, il a dû convaincre les uns et les autres que le choix qu’il a fait, est basé sur la raison et non juste sur ses propres sentiments.
Néanmoins, l’argument le plus convaincant, que tout le monde doit partager, est de dire que sans l’appui du Président sortant, animal politique blanchi sous le harnais de plusieurs campagnes électorales, aucun candidat, aussi attractif pourrait-il paraître, n’a des chances de passer le premier tour de la Présidentielle. Par contre, l’aura de Macky est encore suffisamment forte pour que le candidat qui porte ses couleurs puisse passer les obstacles et s’imposer même au premier tour de l’élection. Cela, bien sûr, en tenant compte de la configuration actuelle de l’arène politique et de la dispersion des forces au sein de la majorité et des oppositions. Car on ne peut plus, en ce moment, continuer à parler de l’opposition comme étant un bloc monolithique.
Maderpost / Lequotidien