Le 8 mars est célébrée la journée mondiale de la femme. Comme à l’accoutumée, Maderpost fête cette importante journée avec les femmes du Sénégal et de l’Afrique en allant à la rencontre de combattantes, toujours débouts malgré le lourd fardeau qui pèse sur elles. Notre équipe est allée à la rencontre de Madame Seynabou Gueye Mbaye, directrice chargée des relations et des institutions et coordonnatrice de la cellule Genre au Ministère du travail qui s’est confiée au micro de Mader Tv.
JOURNEE MONDIALE DE LA FEMME – S’il y a une institution qui célèbre toutes les secondes la femme, c’est bien le ministère du travail. Mme Mbaye, directrice chargée des relations et des institutions dudit ministère note que « le ministère du travail n’attend pas le mois de mars pour soutenir les femmes parce qu’il a mis en place une cellule Genre entre 2019 et 2020 pour s’occuper des droits de l’ensemble de ses travailleurs et personnels sans distinctions de sexe. On a une stratégie genre bien encadrée qui s’occupe et accompagne tous les travailleurs du ministère surtout les femmes ».
En effet, nul n’est censé ignoré la grandeur d’une femme. Une grandeur divine puisqu’elle est l’élue de Dieu, mais aussi sociale au regard de sa responsabilité sociétale (enfanter, nourrir s’occuper du foyer). A cela s’ajoute que la femme doit aller à l’école comme l’homme, aller au travail, avoir des compétences. « Cumuler tous cela est un fardeau », déclare-t-elle.
Pour juguler ce phénomène et permettre aux femmes à trouver la juste mesure entre ces deux responsabilités : devoir envers son foyer et son employeur, Mme Mbaye préconise les échanges, le consensus, mais aussi une réforme.
« La cellule Genre du ministère du travail a élaboré un programme bien structuré qui, on l’espère, d’ici 5 ans permettra aux femmes de travail convenablement aussi bien dans les foyers que dans le milieu professionnel. Le ministère du travail travaille en étroite collaboration avec les employeurs du secteur privé pour faciliter l’égalité du genre dans le monde du travail. Concrètement, nous travaillons sur le digital pour l’intégration du télétravail dans notre législation. Par exemple permettre à la femme de travailler 3 jours dans la semaine à domicile et les 3 autres jours en présentiel. Mais il faut que tout cela soit bien encadré et accompagné d’une bonne formation des travailleuses. Je pense que quand le Sénégal parviendra à franchir cette étape, ce sera un énorme soulagement pour les femmes ».
Seynabou Gueye Mbaye fustige les nombreux abandons et licenciement des femmes à cause de ce dilemme. « Il y a beaucoup de femmes qui sont contraint d’abandonner leur travail à cause de ce dilemme : ménage conjugal / travail professionnel. Ce n’est pas facile de s’occuper de son mari, de ses enfants et faire, de l’autre côté, à un devoir de productivité vis-à-vis de son employeur. Parfois il faut faire un choix ; et le choix est double tranchant ». Pire, poursuit-elle « il y a des patrons qui ne peuvent pas soutenir les nombreuses absences et n’hésitent pas à licencier les femmes ». C’est pourquoi, espère-t-elle « qu’avec le digital, on va faire un pas en avant pour amoindrir ces contraintes en trouvant un équilibre entre ces devoirs qui ne font pas bon ménage ».
Maderpost / Mamadou Ba