Agé de 76 ans, le président de la Ligue contre le cancer est mort après avoir lutté contre un cancer dont il avait lui-même annoncé l’issue fatale.
FRANCE – Axel Kahn, médecin, généticien et essayiste, est mort à 76 ans des suites d’un cancer, a annoncé mardi 6 juillet la Ligue contre le cancer, dont il était président depuis juin 2019. Il avait lui-même pris l’initiative d’en annoncer l’issue fatale, le 11 mai, dans un communiqué.
Il avait ensuite accordé une série d’entretiens, dans lesquels il faisait part de sa sérénité face à la mort, témoignant de l’expérience « saisissante » que l’on vit quand on la sait toute proche : « La joie de tout instant de beauté est décuplée par l’hypothèse que l’on pourrait n’en plus connaître de pareille. Sensation inouïe, bonheur immense », écrivait-il ainsi le 14 mai sur son fil Twitter.
Né le 5 septembre 1944 au Petit-Pressigny (Indre-et-Loire), Axel Kahn a pour père le philosophe Jean Kahn (1916-1970) et pour mère Camille Ferriot (1914-2005). Il est le frère du journaliste Jean-François Kahn, de six ans son aîné, et du chimiste Olivier Kahn (1942-1999). Leur lignée comprend un grand-père paternel juif alsacien admirateur de Georges Clemenceau et laïcard et une grand-mère maternelle antisémite refusant de rencontrer leur père. Axel Kahn perd la foi catholique au contact des jésuites, mais il se forgera « une morale sans transcendance », un humanisme athée « qui finalement est assez proche de celui des chrétiens », constatera-t-il au soir de sa vie.
Le suicide de son père marque de façon indélébile le jeune homme, d’autant que ce geste, inattendu, se double d’un message adressé à lui seul dans une lettre posthume : « Sois raisonnable et humain. » Injonction « extraordinairement vague », et qui le questionnera sa vie durant.
Maderpost / Le Monde