La salle SEANEMA (cinéma du Sea Plaza Dakar) a déroulé le tapis rouge lundi 1er février 2023 pour accueillir la cérémonie de lancement du projet artistique de Didier Awadi. Un come-back digne de la dimension de la star sénégalaise du hip-hop. Confidentiel Afrique y était de la partie, riche en couleurs.
MUSIQUE – Le monde des arts s’est retrouvé pour répondre à l’appel de l’icône du hip-hop Awadi qui signe son come-back après 05 ans d’absence.
L’événement s’est déroulé sous la présence effective du ministre de la Culture M. Aliou Sow, du conseiller culturel auprès du Président de la République Dr. Massamba Guèye, du député Guy Marius Sagna, de l’artiste Ismaëla LO, de l’international footballeur Khalilou Fadiga, d’une pléthore de personnalités venues soutenir l’artiste. Il a fallu cinq ans d’attente pour le retour d’un des pères fondateurs du Hip Hop sénégalais. Après l’album MADE IN AFRICA sorti en avril 2018, DIDIER AWADI signe son come-back retentissant avec un septième album intitulé ‘’ Quand on refuse, on dit NON’’. Ce titre est emprunté au roman de l’écrivain ivoirien AHMADOU KOUROUMA, une manière de lui rendre hommage selon AWADI.
Voix d’un Panafricaniste engagé aux causes justesse
Après 33 ans de carrière, le « panafricain » Didier Awadi a mis les petits plats dans les grands pour la présentation de son nouveau projet artistique. Au-delà de la musique, il s’agit d’un « projet multidimensionnel incluant la musique, le cinéma et la photographie ». Pour expliquer ce nouvel album, le Studio Sankara en collaboration avec le réalisateur Abdou Mancou BA a choisi une manière originale de s’y prendre. Alliant méthode et dextérité pour aboutir à un produit fini détonant. Le public a eu droit à une projection de film pour expliquer le contenu de l’album. Un opus riche qui contient 13 sons avec de différentes sonorités, en allant «Géométrie variable », un morceau pour dénoncer l’indignation des guerres en Afrique, à «El Shaddai » dans ce titre, Didier Awadi rend grâce à Dieu pour cette longue carrière professionnelle qu’il a assumée. Les mélomanes ne seront pas déçus en écoutant le tube «l’Africain » en featuring avec l’artiste sénégalais BABA MAAL, l’auteur revient sur le métissage qu’il y a en lui. Dans le son intitulé «la MAMA », Awadi rend hommage à sa maman mais également à toutes les mères du monde. Un album sans son alter ego DUGGY TEE c’est quasi-impossible d’où le son «Pas née d’hier ». Pour ceux qui croyaient que l’artiste a arrêté de faire du vrai RAP, ils peuvent attendre car, dans le son ‘’It’s a love’’, Awadi déclare sa flamme au microphone en utilisant la métaphore. «Ce morceau m’a permis de rapper dans mon espace» dit-il.
A la suite de la projection, le public a eu droit à un autre visionnage d’un court-métrage. « Après 05 ans, il fallait revenir avec du lourd et ce film est la valeur ajoutée de cet album » assène-t-il. Tourner à Gorée à la maison des Esclaves, le film relate l’esclavage mais cette fois-ci avec la participation des asiatiques, comme quoi dire tous les blancs ne sont pas d’accord avec l’esclavage.
Pour la réalisation, le producteur a choisi le style d’un film muet en mode gestuel avec une musique de fond, un pari réussi. Car pour DJ Awadi : «ceci est le film de sa vie ».
Rehaussant de par sa présence la cérémonie, le Ministre de la Culture M. Aliou Sow s’est dit très satisfait de ce projet. «Le gouvernement du Sénégal, le Ministère de la Culture accompagnera toujours ses genres de projet, Awadi est un panafricain et il fait beaucoup pour l’avancement de la culture ».
S’agissant du titre de l’album ‘’Quand on refuse, on dit NON ‘’, M. le Ministre a apprécié mais en soulevant que : «dire non, oui mais pas en incendiant des édifices ou en invitant à l’oppression »
Pour le Dr. Massamba Guèye ce film devrait être intégré dans le programme scolaire, pour permettre aux jeunes de comprendre ce qu’est l’esclavage en quelques minutes.
La cérémonie s’est terminée sous un tonnerre d’applaudissements. L’initiateur du projet AWADI a remercié ses collaborateurs et tous les artistes qui ont participé à la réussite de ce projet artistique, sans demander une paie.
Maderpost / Confidentiel Afrique