Roquettes palestiniennes contre bombardements ciblés israéliens. La confrontation militaire à distance entre les branches armées du Hamas et du Djihad islamique et l’armée israélienne a rythmé la nuit de lundi 10 à mardi 11 mai à Gaza et dans le sud d’Israël sans perspective de désescalade immédiate.
MOYEN – ORIENT – Une pluie de missiles tirés à intervalles irréguliers depuis l’enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamo-nationaliste s’abat après un an de calme relatif.Israëlréplique en frappant des responsables ennemis et des bases militaires. Il n’y a pas de répit. Plus de 250 roquettes ont été déjà tirées. La première salve visait Jérusalem avant de se concentrer sur les villes proches de Gaza. Une partie des roquettes est interceptée par le Dôme de fer, le bouclier antimissiles israélien. Mais certains causent des dégâts en touchant des habitations.
Tôt ce matin, six Israéliens ont été blessés dans des explosions à Ashkelon, une ville côtière limitrophe de Gaza, à qui le Hamas a promis «l’enfer». Dans le petit territoire palestinien, le bilan ne cesse de s’alourdir avec au moins 24 morts et plus de 100 blessés. Baptisée «Gardien des Murs», l’opération ne consiste pas en simples représailles formelles. Des responsables des brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée clandestine du Hamas, sont visés. Un commandant de l’organisation a été tué, et une maison du quartier Shajaia dans la ville de Gaza appartenant à une personnalité du Hamas atteinte par une frappe.
«Nous avons frappé 130 cibles militaires qui appartiennent principalement au Hamas», précise le porte-parole de l’armée pour la presse étrangère, Jonathan Conricus. «Selon nos estimations, nous avons pour le moment tué 15 membres du Hamas et du Djihad islamique», a-t-il poursuivi. Avec des dégâts collatéraux puisque neuf enfants auraient perdu la vie, selon les autorités de Gaza, dans des circonstances peu claires. Le premier ministre Benyamin Netanyahou avait donné le ton auparavant. «Les organisations terroristes à Gaza ont franchi une ligne rouge en tirant des roquettes jusque dans la région de Jérusalem», a-t-il déclaré lundi soir.
Le Hamas a engagé ce nouveau conflit peu après l’évacuation – la deuxième en trois jours – par les policiers israéliens l’Esplanade des mosquées, le troisième lieu saint de l’islam. La question de Jérusalem n’était pas, pourtant, jusque-là, son sujet majeur de préoccupation. Le mouvement tente de récupérer la révolte qui gronde parmi les résidents palestiniens de la Ville sainte, en particulier chez des jeunes sans appartenance politique, depuis le début du ramadan. Il avait appelé ses sympathisants vivant en Israël à se rassembler en permanence dans l’enceinte du lieu saint, ce qu’ils ont visiblement fait à en juger par les slogans entendus et les drapeaux vus sur l’esplanade. Les quelque 500 blessés comptabilisés à la suite des heurts ont servi de détonateur et d’effet d’aubaine.
Maderpost / Figaro