Depuis sa réplique contre les propos du Président Macky tenus à l’encontre de la presse lors de la cérémonie d’ouverture des Assises de l’Union internationale de la presse francophone, le journaliste Babacar Fall a été victime d’injures et de menaces verbales entre autres. A cet égard, la coordination des Association de Presse (Cap) s’érige en bouclier, encourage le directeur de la rédaction de la Rfm et lui demande de « ne pas céder à l’intimidation ».
CAP – Dans le communiqué repris par Maderpost in extenso, la coordination des Association de presse atteste : « Le journaliste Babacar Fall de la RFM est la cible de toutes sortes d’attaques qui se manifestent par des appels téléphoniques, des posts sur les réseaux sociaux et des audios. Ces actes font suite à son commentaire sur la dernière sortie du Chef de l’État traitant des revues de presse au Sénégal. Les auteurs de ces insultes, attaques et menaces verbales reprochent au Journaliste d’avoir fait un commentaire qui est un genre journalistique reconnu et couramment utilisé dans la profession.
La coordination des associations de Presse (CAP) manifeste tout son soutien et sa solidarité à Babacar Fall, Directeur de la Rédaction de la RFM et lui demande de « ne pas céder à l’intimidation ».
La CAP encourage le journaliste Babacar Fall à porter plainte et demande aux autorités de mettre en place rapidement des mesures de protection en faveur dudit journaliste. La coordination des associations de presse composée du SYNPICS, de l’APPEL, CORED, CTPAS, CDPES, CJRS, UNPJS et URAC invite également l’État à ouvrir une enquête dans les meilleurs délais afin d’identifier et traduire devant la justice les auteurs de ces menaces injustifiées », déclare la Cap.
Le président de la République, Macky Sall a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture des Assises de l’Union internationale de la presse francophone qu’« Au Sénégal, on a une catégorie. Je ne sais comment on la qualifie. C’est une sorte de revue de la presse parlée. En fait, quelqu’un prend les titres des journaux et les théâtralise. Alors rien que sa revue constitue l’évènement, l’actualité. Et vous en avez de toutes sortes. Et peut-être que les enseignants du Cesti, ceux qui forment les journalistes doivent peut-être pouvoir théoriser ce nouvel apport. C’est tellement vrai que certains ont pu être élus. Ils sont devenus des députés et des maires. Je ne les citerai pas parce que j’en ai des amis, des jeunes frères. C’est une catégorie journalistique nouvelle, mais il n’y a aucun fait. On prend des titres, on théâtralise ; tôt le matin, on fait l’actualité. Et le public est agressé à longueur de journée. Des faits qui n’ont aucune réalité », a-t-il lancé dans des propos rapportés par SusQuotidien.
En revanche, le journaliste a répliqué quelques heures après par ces mots : « le Président Macky Sall est très mal placé pour critiquer la qualité de la presse sénégalaise et devait être le dernier à tenter de salir l’image des journalistes sénégalais ».
Dans cette même logique, Il enchaine en demandant : « Mais dites-nous qui était derrière « il est midi », ce journal qui passait tout son temps à insulter l’opposition d’Abdoulaye Wade et les médias qui osaient critiquer le régime du Pds dont Macky Sall était un des pontes à l’époque ? Macky Sall n’a-t-il pas contribué à l’affaissement de la presse lui et ses collaborateurs ? Sur la plus de cinquantaine de quotidiens qui paraissent aujourd’hui au Sénégal, combien sont détenus par des responsables de l’Apr ou de leurs alliés ? Vous n’avez pas le droit de tuer la presse pour venir ensuite la critiquer » assène Babacar Fall dans son commentaire.
Maderpost