Suite aux collisions entre navires philippins et chinois dimanche 22 octobre en mer de Chine méridionale, Manille a convoqué ce lundi l’ambassadeur de Chine aux Philippines et Pékin a adressé une protestation solennelle aux Philippines.
CHINE MERIDIONALE – Lors de son point presse quotidien, la diplomatie chinoise a estimé ce lundi que Pékin faisait preuve d’une « immense retenue » et d’une « grande patience » dans l’archipel des Spratleys. Elle accuse les Philippines d’avoir « ignoré (sa) bonne foi » et de continuer leurs « provocations » en envoyant des navires. Plus tôt dans la journée, la Chine a envoyé aux autorités philippines une protestation « solennelle », faisant part de son « fort mécontentement » et de sa « ferme opposition » après « l’intrusion » de navires philippins autour de l’atoll disputé.
Au lendemain de deux collisions entre des navires chinois et philippins en mer de Chine méridionale, chacun rejette donc la faute sur l’autre. Les médias d’État chinois parlent de « manœuvres dangereuses », rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Ils ont largement diffusé ce lundi la vidéo de l’un des deux incidents, où l’on voit un minuscule navire ravitailleur de l’armée philippine frôler la proue d’un bâtiment des garde-côtes chinois. Côté philippin, ce sont quasi les mêmes termes qui sont employés : « provocations qui vont à l’encontre du droit international », « manœuvres de blocage illégales et dangereuses ». Des mots là aussi accompagnés d’images des deux collisions survenues à deux heures d’écart dimanche matin.
Manille, qui dit avoir l’habitude du « harcèlement des gardes côtes chinois », a convoqué l’ambassadeur de Chine. Les autorités philippines craignent que ces incidents à répétition – en février dernier, la marine philippine disait avoir été agressée par des lasers venus de bâtiments chinois – ne finissent par dégénérer en accident plus grave. Car pour l’instant, on ne voit pas d’issue à ce dialogue de sourds.
Les collisions sont survenues au moment où les Philippines conduisaient une mission de ravitaillement de troupes sur un navire échoué, avant-poste avancé et isolé situé à 200 km de l’île philippine de Palawan et à plus de 1 000 kilomètres de l’île province chinoise de Hainan. Malgré la distance, la Chine a exhorté une nouvelle fois ce lundi les Philippines « à remorquer leur navire de guerre illégalement échoué ». En 1999, les Philippines avaient délibérément fait s’échouer sur l’atoll un bateau militaire, le BRP Sierra Madre, dans le but d’y installer des troupes et d’affirmer leurs prétentions de souveraineté face à la Chine.
Maderpost / Rfi