Dans sa parution de ce jeudi, Libération revient sur les armes saisies dans la cité religieuse de Touba, en fin de semaine dernière et aveux de Saliou Thiam et de Cheikh Lô interpellées dans cette affaire qui est pourtant une vieille pratique connue de tous.
TRAFIC D’ARMES – Selon le journal, Saliou Thiam, âgé de 65 ans, a été interpellé sur les armes et munitions qui étaient dans sa chambrette à Darou Khoudoss. «Des dignitaires religieux à Touba, Darou Mouhty, Dakar, Diourbel et Thiès me remettent des armes destinées à la vente ou à la réparation», a affirmé le sieur Thiam.
Poursuivant, il précise que le business est un héritage reçu de son père et, il a cité 5 autorités religieuses comme faisant partie de ses clients. «Dans le cadre de mes activités, dès fois, j’achète des armes pour les revendre entre 200 mille francs CFA et 300 mille francs CFA suivant leurs qualités. Quant à la réparation et l’entretien, les tarifs varient entre 2000 et 5000 francs CFA», a-t-il détaillé.
Lorsque les enquêteurs lui demandent s’il connait d’autres trafiquants d’armes basés à Touba, il rétorque : «je connais pas mal de trafiquants dans la ville mais je préfère garder leurs noms et adresses professionnelles».
Pour sa part, Cheikh Lo confesse : «Je dispose d’une attestation de détention d’arme qui était initialement un port d’arme. Ce document me permet de disposer d’une arme ainsi que de ses munitions».
Cependant, les policiers ont mis la main sur plusieurs munitions de guerre cachées dans les toilettes. Cheikh Lo et Saliou Thiam sont à la disposition du parquet de Diourbel pour association de malfaiteurs, trafic d’armes de petite et grande catégorie.
Toutefois, les armes et munitions ont toujours été vendues à Touba, certains se permettant même d’emprunter le code “ginaar ak nenaam” pour parler de pistolet et de balle. Une vieille formule connue par les journalistes qui écrit sur le “marché noir” des armes à Touba.
Maderpost / Emedia