La loi d’amnistie des faits qui ont eu lieu entre mars 2021 et février 2024 pourrait entrainer le non-jugement de crimes et autres actes délictuels qui ont eu lieu pendant la période concernée. Et pourtant, l’Etat s’était engagé à situer les responsabilités.
AMNISTIE – Une loi d’amnistie sur les événements qui ont eu lieu entre mars 2021 et février 2024 sera débattue ; à partir de ce matin, à l’Assemblée nationale. Au nom de la réconciliation nationale, des crimes resteront ainsi impunis, des bavures policières rangées aux oubliettes et des cas de tortures aussi effacés.
Les manifestations de ces dernières années suite à la convocation, la condamnation du leader du parti PASTEF dissout, Ousmane Sonko, ont été sanglantes. Plus d’une trentaine de victimes est recensée.
Le collectif des familles accompagné par des organisations de défense de droits de l’homme a déposé des plaintes pour que justice soit faite. Une justice que le président de la République Macky Sall a promise en annonçant dans sa conférence de presse que tous les dossiers liés à ces événements font l’objet d’une instruction. Une loi d’amnistie serait contraire à une volonté de faire la lumière.
De Ziguinchor, Bignona, Dakar et autre, des jeunes ont reçu des balles. Une circulation d’armes de petit calibre qui en dit long sur l’ampleur de la crise surtout que des forces civiles armées ont confirmé leur présence pendant ces manifestations.
Le Sénégal est attendu sur cette question par la communauté internationale qui demande à chaque occasion que les responsabilités soient situées.
Les familles des victimes de ce qu’il est convenu d’appeler l’incendie criminel du bus à Yarakh attendent que les auteurs de ces actes soient punis comme se sont engagé les autorités qui avaient qualifié l’acte de haute cruauté.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a été la cible de groupes d’individus qui l’ont mise à sac entrainant une longue perturbation des enseignements.
Pendant ces évènements, beaucoup de commerces, surtout les grandes surfaces, ont été vandalisés. Les coupables méritent d’être punis pour que de pareils faits ne se reproduisent pas. La destruction des biens publics a été aussi notée. Des bus Dem Dikk ont été calcinés.
Les forces occultes tapies dans l’ombre et prêtes à faire basculer le pays dans le chaos, les autorités en ont beaucoup parlé, reste à savoir si ces personnes sont aussi concernées par la loi d’amnistie ! Pour le moment, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Ismaïla Madior Fall, a annoncé que « l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko ne fait pas partie de la loi d’amnistie ».
Maderpost / Sud quotidien