Amadou Ba, Premier ministre « est en train de ratisser large », installant des cellules dans les différentes collectivités territoriales du pays, annonce ce jeudi 10 août le quotidien Bès Bi précisant que l’initiative fait parler dans les rangs même si rien ne l’interdit.
PRESIDENTIELLE 2024 – Une source proche du Premier ministre dit qu’il « n’est pas au courant de ces cellules », précisant dans la foulée « ce n’est pas interdit », écrit ledit journal.
Il n’en faut pas plus pour se faire une idée précise de la détermination d’Amadou Ba de candidater, au pire des cas, et d’installer les prémices d’un premier tour maîtrisé pour, être au second tour de la présidentielle de février prochain s’il est désigné général de la conquête. Tout comme de ce que l’on voudrait faire savoir mais à son détriment.
Mais le Premier ministre qui n’est pas en odeur de sainteté dans certains salons de son camp, ce qu’il ne sait que trop bien, aurait-il pris le risque de prendre les devants sans avoir l’aval du « patron », Macky Sall en l’occurrence ? Il est difficile de se prononcer avec certitude sur cette question ce d’autant qu’Amadou Ba n’a jamais été en conflit avec le champion de la maison. Toujours dans les rangs, derrière son leader, il a purgé trois ans de galère, en périphérie de la gestion du pouvoir.
Cela dit, le discours convergeant de certains cadres de la maison marron beige, celui notamment de Lat Diop, directeur général de Lonase, dans L’Observateur du mardi 8 août renseigne sur une volonté assumée de faire bloc dès à présent autour d’Amadou Ba. Ces postures affichées au moment où les candidatures (11) dont plusieurs sont battues en brèche mettent d’ailleurs à nu les irritations que traverse le parti au pouvoir, l’APR.
Macky Sall aurait-il voulu que certains cadres prennent leurs responsabilités et adoubent Amadou Ba afin qu’il puisse le désigner à son tour au nom d’une majorité qui se serait déclarée favorable à Amadou Ba qu’il n’en aurait pas espéré autant. Enfin et ce n’est pas trop tôt, d’aucuns osent assumer leur préférence pour le Premier ministre et le dire ouvertement. Vu leur poids électoral dans leur localité, ils ne sont pas à ignorer surtout quand certains sont dans les grandes villes, Dakar, Lat Diop à Guédiawaye, Ziguinchor, etc.
Dans cette primaire qui ne dit pas son nom, Amadou Ba dont on connaît pas de nom le colistier, devra cependant très rapidement le désigner pour raffermir les liens et optimiser le travail entamé sur le terrain dans le cadre de la massification, d’abord au niveau cellulaire dans les collectivités territoriales, jusque dans les quartiers ensuite, afin d’avoir des représentations effectives dans tous les centres et plus de 16 000 bureaux de vote du pays.
Pour avoir été aux impôts et domaines, pour avoir une idée claire de la cartographie électorale et pour savoir que c’est par effets de boules de neige qu’il va grossir les rangs de voix favorables à partir de la massification des cellules, Amadou Ba ne sait que trop bien que le temps joue pour lui et qu’il a déjà pris de l’avance. Ce qui amène à croire qu’il est en fait le favori du Président qui doit se poser de nombreuses questions sur bon nombre de ses proches qui pensent pouvoir faire aussi bien voire mieux que lui.
Mais comme dit plus haut, il ne suffit pas à Amadou Ba de mettre en place l’appareil électoral, il lui faut un second. Une sorte de Colistier. Quelqu’un d’aussi connu, de bagarreur, brassant plus large que son parti. Serait-ce Aly Ngouille Ndiaye qu’il aurait « vu » ou Amadou Mame Diop, président de l’Assemblée nationale qu’il a aussi « rencontré » ? Serait-ce le CHE de l’APR, Mame Boye Diao passé maître dans l’art d’orchestrer son in joignabilité et qui plus est acteur dynamique de l’alternance générationnelle ?
Et que dire du directeur général de l’APIX, Abdoulaye Baldé, connu et apprécié des Ziguinchorois même s’ils lui ont préféré Ousmane Sonko à la mairie. Homme de réseau, comptant des proches au PDS dont on se demande si le leader désigné, Karim Wade, sera véritablement de la présidentielle. Chacun de ces messieurs, difficile de penser à une femme, ayant le profil de l’emploi, le choix s’annonce difficile mais non moins fortement politique pour aussi bien Amadou Ba que Macky Sall.
A moins que le « patron » de l’APR et de Benno Bokk Yaakaar veuille de tout le monde sauf d’Amadou Ba. Ce qui serait incompréhensible pour ne pas dire fortement risqué.
Le Premier ministre devra cependant compter avec le marketing politique auquel il ne semble pas donner une grande importance. Le travail de l’image, du discours, du langage corporel et surtout de son empreinte digitale sont attendus et incontournables. Plus vu dans les médias classiques que sur sites Internet, il manque de sophistication et de stratégie cohérente sur les réseaux sociaux. Il est loin d’un certain Ousmane Sonko qui a trusté la toile. Mais cela est un autre travail pour Amadou Ba qui pour le moment tisse sa toile.
Maderpost