Si certains acteurs pensent que la scission qui se dessine au sein de l’opposition avec la mise en place de plusieurs coalitions d’opposition en perspective des prochaines joutes électorales fait courir un gros risque aux leaders de l’opposition pour imposer leur force à la majorité présidentielle, des analystes politiques comme Ibrahima Bakhoum n’y voient pas d’inconvénients. Pour le journaliste, analyste politique, cette multitude de coalitions au sein de l’opposition pourrait porter un coup fatal à la majorité présidentielle pour les élections locales. ALLIANCE POLITIQUE – Serigne Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly : « L’opposition est tombée dans le piège du président Macky Sall » Sauf changement majeur, l’opposition ira aux prochaines échéances électorales en rangs dispersés comme jamais dans l’histoire politique sénégalaise. Comme en témoignent déjà les coalitions annoncées entre certains partis, mouvements et leaders de l’opposition. Après la grande coalition d’opposition formée entre le PUR, PASTEF, le PDS et TAXAWU SENEGAL, et celle constituée par le CRD et JOTNA, d’autres formes d’alliances ou coalition se profilent à l’horizon encore au sein de l’opposition. Un piège tendu à l’opposition et qui est bien partie pour tomber là-dedans aux yeux du député coordinateur de Bokk Guis-Guis à Mbacké, le député Serigne Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly. « L’opposition est tombée dans le piège du président Macky Sall, car sa volonté c’était de voir l’opposition divisée, réduite à sa plus simple expression. Ce sont les leaders de l’opposition, autrement dit les partis PDS, Taxawu Sénégal, le PUR et le Pastef, qui sont à l’origine de cette scission. Et chacun de ces partis sauf le Pastef, devrait aujourd’hui revendiquer une certaine expérience politique qui devait leur orienter vers le sens de l’unité de l’opposition car dans la division, nous resterons toujours insignifiants devant le pouvoir en place. Maintenant, ce qui aiderait à sauver l’opposition c’est d’appeler à une large concertation pour la mise en place d’une grande coalition d’opposition pour faire face au régime actuel », suggère-t-il. Babacar Diop FDS/ Les Guelewars : « Lorsque vous voulez bâtir une coalition ça doit se faire sur la base du respect et de la dignité des organisations » Loin de réfuter catégoriquement cette vision de Serigne Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, le coordinateur national du parti FDS/ Les Guelewars, trouve une forme de vice ou d’incohérence dans certaines démarches des acteurs de l’opposition. Car pour le Dr Babacar Diop, toute forme de coalition au sein de l’opposition, doit se faire sur la base du respect et de la dignité des organisations. « Il y a des différences dans la démarche et dans la méthodologie du travail et dans l’approche. Et nous osons espérer que la raison va finalement l’emporter. C’est-à-dire lorsque vous voulez construire une coalition, ça doit se faire sur la base du respect et de la dignité des organisations et de la confiance. Cette manière de vouloir mettre en place une sorte de conseil de sécurité avec quelques membres permanents, disposant d’un droit de véto qui pourrait même aller jusqu’à mettre en place une commission chargée d’évaluer le comportement des partis politiques pour voir s’ils remplissent les critères pour pouvoir faire partie d’une coalition de l’opposition ça ne serait pas une bonne démarche. Lorsque vous voulez bâtir une coalition ça doit se faire sur la base du respect et de la dignité des organisations », précisera le coordinateur national du parti les Forces Démocratiques du Sénégal/Les Guelewars. Ibrahima Bakhoum (journaliste analyste politique) : « La scission ne doit pas causer un problème au sein de l’opposition car le combat politique est un combat psychologique ! » Loin de partager l’idée selon laquelle la scission de l’opposition va profiter à la majorité présidentielle, pour le journaliste formateur, la scission ne doit point causer un problème au sein de l’opposition et pour les leaders de l’opposition. Car précise encore Ibrahima Bakhoum, une multitude de coalitions d’opposition dans diverses localités pourrait bien bousculer la majorité présidentielle dans son confort. « Pour ces élections locales qui sont des échéances très importantes en perspective de la présidentielle de 2024, rien n’empêche que pour les locales ces gens qui peuvent s’allier, constituent une large coalition ensemble et sans exclure le point de vue que ceux qui n’ont pas été bien servis après les élections locales puissent faire une nouvelle recomposition. Avec les locales on a plus de chance d’exister dans la représentation, donc rien n’empêche que ces gens pour les locales, se disent que tel est fort dans telle localité, un autre est inconnu par ailleurs etc., puissent choisir avec qui aller pour battre la coalition Bby. Que chacun gagne chez lui et la coalition gagne partout. Et pour cette coalition, il y en a plusieurs maintenant. Certains disent que c’est incohérent car certains ne peuvent pas s’allier du point de vue idéologique. Peut-être on pouvait dire qu’il y a des gens dont le parcours serait incompatible avec le parcours d’autres personnes qui se trouvent au sein de la même coalition. Mais ce qu’on appelle incohérence, la perception que nous pourrions avoir en les regardant, alors que si les gens veulent se mettre ensemble, de manière ponctuelle dans le cadre d’une élection précise, c’est que chacun se dit que nous n’avons pas les moyens d’être partout et nous ne sommes pas suffisamment représentatifs pour être partout, donc il doit y avoir plusieurs groupes ou coalitions. Contrairement à ce que les gens pensent, je dis que c’est très bien si cela permet de bousculer le pouvoir, car quelque part le pouvoir va se retrouver moins fort dans une localité ou on a presque trois coalitions. La scission ne doit pas causer un problème au sein de l’opposition car le combat politique est un combat psychologique et la communication politique peut être psychologique, car quelqu’un qui n’a pas d’intérêt dans ces coalitions peut injustement dire que ces coalitions sont d’une incohérence totale et certains vont porter cette question sur la place publique pour décourager les gens. Car le bloc autour d’une grande coalition n’est pas possible », analyse Ibrahima Bakhoum. Un débat qui va encore faire couler beaucoup d’encre et de salive dans l’univers médiatique et les places publiques. Mais quoi qu’il puisse advenir, seul l’avenir pourra nous édifier sur la question… Maderpost / Dakaractu]]>
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