Elle est la nouvelle coqueluche de la famille Ndour. A 28 ans, Aby Mané chroniqueuse pour une chaine télé internationale, a mis en veilleuse sa carrière pour répondre à l’appel du sang. Nièce du roi du Mbalakh, elle comptabilise déjà 3 singles sur le marché musical.
DECOUVERTE – La belle mélodie, la douce harmonie, la hauteur des timbres, elle savait Déjà les flairer avec son cerveau de bébé. A l’âge de 2ans, un nourrisson n’a pas encore un sens assez aiguisé. Mais la particularité d’Aby Mané, c’est que à cet âge-là, elle avait déjà l’oreille. Certains membres de famille avaient sondé en elle un amour prématuré pour la musique. Il suffit qu’elle entende une chanson passer à la télé pour qu’elle tende l’oreille et se transforme en boule d’énergie. Aby avait repéré parmi les voix qui la berçaient dans son quotidien de bébé, celle de la grande chanteuse Québécoise, Céline Dion. «Ma tante Fat Kiné m’a raconté que lorsqu’une chanson de Céline Dion passait à la télé, j’avais du mal à tenir sur place. Je ne savais pas encore marcher mais je m’efforçais de tenir debout, histoire de m ’approcher un peu plus de la télé», se remémore l’interprète de Sorina. Pop, RNB, Gospel, presque tous les styles musicaux ont guidé ses premiers pas. Une histoire singulière qui permet de dire que la jeune Aby a l’âme d’un artiste. Et bien plus, c’est aussi une affaire de sang !
Nièce de Youssou Ndour
Son oncle, frère ainé de sa mère Marie Ndour, n’est autre que la légende planétaire, Youssou Ndour. A travers un post sur son compte Facebook, le chanteur s’était réjouis du talent de sa nièce, avant de la présenter à sa communauté. C’était lors de la sortie de son premier single « Sorina», dont il a partagé un extrait. «Hé bien quelle belle surprise ! La pépite est sortie des bois avec un album qui promet. Tu vis en France, le Sénégal Sorina comme ton single l’indique, mais tu l’as dans le cœur. Aby Mané, fille de ma sœur Marie Ndour, courage à toi», avait t- il fièrement publié. Bon sang ne saurait mentir ! Les traits du visage de la jeune-femme, rappellent à suffisance son appartenance à la famille Ndour. Née en France en 1995, elle y a fait ses humanités. C’est d’ailleurs là-bas, qu’elle aura pour la première fois, l’opportunité de faire la première partie du leader du Super Etoile, lors de son show au palais omnisports de Bercy en 2022. Auparavant, la jeune-artiste avait fait irruption sur la scène musicale sénégalaise, en prenant tout le monde de court. Ses proches en premier. «Lorsque je leur ai informé à une semaine de la sortie de ma chanson, ils ont eu la surprise de leur vie. Mon oncle Youssou, ainsi que tous ses frères qui évoluent dans l’industrie musicale, ont tous été pris au dépourvu. Ils n’ont jamais eu écho de ma passion pour la musique. J’ai choisi de voler de mes propres ailes. Si je les avais sollicités, ils m’auraient aidée à coup sûr», raconte Aby.
Même si la franco-sénégalaise a la musique dans le sang, elle a tardé à se lancer. Elle a suivi un parcours scolaire studieux, entouré de parents très à cheval sur l’éducation. Ce n’est pas étonnant qu’elle s’est dévouée corps et âmes pour devenir, une femme indépendante et accomplie. Cependant, elle avait des appréhensions quant à son avenir dans la musique. Elle avait surtout envie d’assurer ses arrières, d’avoir une certaine stabilité avant de songer à arpenter les studios d’enregistrements et les salles de spectacle. Entre temps, elle s’est testée dans d’autres secteurs. Les compliments sur sa fine silhouette l’ont poussé à se laisser tenter par le mannequinat. Elle aura la chance de défiler pour le styliste Sadio Bee. Seulement, ce n’était pas son dada.
Après l’obtention de son bac littéraire, elle embrasse sa deuxième passion, l’audiovisuel. La jeune fille va ainsi poursuivre des études en Lettres Edition Médias et Audiovisuel à la prestigieuse université de Sorbonne. Après l’obtention de sa licence, Aby Mané choisit de s’inscrire au MBA ESG production audiovisuelle et parvient à alterner théorie et pratique. A la fin de sa première année de Master, elle entame son expérience professionnelle et aura la chance de décrocher un stage à «Gong Média», une chaine qui diffuse des programmes chinois, comme chargée de programmation. «Toutes ces responsabilités m’ont permis d’acquérir des compétences et surtout de me tester professionnellement. C’est là que j’ai su que je devais me concentrer sur la programmation et non sur la production», fait-elle savoir.
Après ce premier saut dans le milieu professionnel, le Dieu de l’audiovisuel semblait être de son côté. Elle dénichera lors de sa deuxième année, un autre contrat d’essai à «France Télévision» en tant qu’assistante, chargée de négociation et d’acquisition des programmes pour les chaines. «C’était une expérience assez riche. Une année entière ou j’ai côtoyé les rudiments de l’audiovisuel. J’ai pu découvrir toutes les facettes d’un grand groupe de l’audiovisuel», lâche t-elle.
Sa deuxième passion se concrétise et commence à prendre forme L’expérience en bandoulière, elle décroche facilement un job à BET, une chaine internationale sur la culture Afro-Américaine comme coordonnatrice de programmes. «Je suis responsable de la création de grille de programme, de la coordination, de la production, de l’autopromotion de la chaine et de la conduite d’antenne. C’est un métier qui me correspond et qui répond à mes attentes», détaille la chanteuse.
Chroniqueuse à BET
Pas du genre à dormir sur ses lauréats malgré ce succès éclatant, Aby s’essaie dans un domaine, loin de sa zone de confort. Elle devient chroniqueuse télé. Elle explique : « On me l’avait déjà proposé en 2021 mais j’avais décliné. Et trois ans plus tard, me voilà accepter. Tout simplement parce que c’est une belle expérience pour quelqu’un comme moi qui aspire à s’ouvrir au monde ». Sur le plateau, elle rapporte aux téléspectateurs les nouvelles de la semaine. Tous domaines confondus. Cette polyvalence l’amène encore plus loin sur la chaine BET. Mais loin des projecteurs, la jeune femme cache encore dans les recoins de son esprit le rêve inaccompli d’une autre carrière : celle de chanteuse. La réflexion qui trouve ses racines dans l’enfance, murit lors du confinement dû à la pandémie du Covid-19.
L’isolement l’aide à se décider vite et l’incite surtout à flirter avec ses premières vocalises. «J’ai décidé de foncer tout en commençant par tester d’abord mes limites. Voir ce que j’étais capable de supporter. J’ai contacté quelques amis en France qui m’ont guidée. Ils m’ont conseillé de commencer par des petits covers en studio. C’est ce que j’ai fait pendant un an. Et j’ai commencé à écrire mon single Sorina. J’ai avisé ma famille une semaine avant. J’appréhendais beaucoup leurs réactions et finalement les retours valaient le coup », dit-elle. Le titre n’est pas fortuit : Sorina comme pour évoquer ses années loin de son milieu naturel et familial. Aujourd’hui, la nouvelle découverte comptabilise 3 singles à son actif. Et il reste encore beaucoup à explorer sur son chemin. Pour son prochain album, la jeune chanteuse aimerait commencer à se familiariser avec d’autres style musical. Histoire de vivre dans son temps.
Maderpost / Awa Seck / Igfm