Ce début d’année scolaire dont le coup d’envoi va être donné ce jeudi 14 octobre, après la prérentrée des enseignants lundi dernier, est encore une fois marqué par la crise sanitaire même si l’on note une relative accalmie sur le front épidémique depuis quelques jours. Pour éviter que le virus ne joue les trouble-fêtes, un nouveau protocole sanitaire est mis en place dans les établissements scolaires. Néanmoins, la rentrée scolaire risque d’être mouvementée à cause des menaces des syndicats d’enseignants en raison du non respect des engagements signés.
EDUCATION – Les cloches vont sonner ce jeudi 14 octobre dans les écoles. Les élèves reprennent le chemin la recherche du savoir et entament l’année scolaire 2021-2022 qui présente encore plusieurs enjeux. Comme en 2020, il va falloir prendre en compte la dimension covid-19 pour l’accueil des élèves. Sur ce, le retour en classes va donc s’effectuer suivant un protocole sanitaire allégé pour parer à l’éventualité d’une hausse des contaminations, a indiqué le ministère de l’Education nationale.
Autre défi de taille pour la rentrée, la vaccination des enseignants. Lors d’une cérémonie de réception de doses de vaccins anti-covid-19 le 13 septembre dernier, le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr avait annoncé la stratégie du gouvernement à faire vacciner tous les enseignants et les étudiants. «Nous allons travailler dans une stratégie de ciblage plus affinée, parce que dans la perspective de l’ouverture des classes et la rentrée académique, nous allons faire en sorte que tous les enseignants et les étudiants soient vaccinés avant de rejoindre les classes et les universités», avait déclaré Abdoulaye Diouf Sarr.
Cependant, des syndicats d’enseignants étaient montés au créneau pour fustiger cette sortie. Pour cause, le vaccin n’est pas encore obligatoire au Sénégal.
Menaces des syndicalistes
La nouvelle année scolaire risque de démarrer avec des remous. Outre le contexte sanitaire, des menaces de grève des enseignants planent déjà. Les syndicats d’enseignants protestent contre le non respect par l’Etat des accords déjà signés. Le Cusems/Authentique a déposé un préavis de grève pour dénoncer «la subversion inacceptable des critères arrêtés pour le recrutement des 5000 enseignants, notamment l’âge et le diplôme professionnel». Son secrétaire général Dame Mbodj a d’ailleurs appelé les enseignants à observer une grève de 48 heures dès le premier jour de la rentrée. La colère se manifeste aussi du côté du Saems.
Ils ne sont pas les seuls à brandir des menaces. L’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden) et le Syndicat des enseignants du préscolaire et de l’élémentaire (Sepe) ont aussi engagé une bataille. En Conseil des ministres au mois de septembre dernier, le Chef de l’Etat, Macky Sall avait demandé aux «ministres en charge de l’Education Nationale et de la formation professionnelle de prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue d’assurer une rentrée scolaire, dans les meilleures conditions». Interpellés sur ce sujet, des syndicalistes faisaient de la reprise du monitoring des accords signés avec le gouvernement l’une des conditions pour une bonne rentrée scolaire.
8700 nouveaux enseignants et 33 milliards de F CFA pour la construction de salles de classe
Pour cette nouvelle année, le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla a annoncé le recrutement de 8700 nouveaux enseignants. C’était lors d’un séminaire de préparation de la rentrée scolaire avec les acteurs de l’éducation à Saly. «Le recrutement de 5000 enseignants, en plus du recrutement annuel de 3700 sortants de nos écoles de formation, nous permettra de pallier le déficit en personnel», a-t-il déclaré. Aussi, dira-t-il, l’Etat du Sénégal a engagé un important programme de remplacement des abris provisoires dans le système éducatif.