A l’instar des dirigeants du monde qui ont commencé à prendre la parole à la tribune de l’ONU, le président Macky Sall, également président de l’UA était à la tribune ce matin.
ONU – Après deux années perturbées par la Covid-19, la 77e Assemblée générale de l’Onu se déroule en présentiel à New York. Pendant près d’une semaine, quelque 150 chefs d’État et de gouvernement vont s’exprimer lors d’un sommet organisé sur fond de guerre en Ukraine, de catastrophes climatiques, de lutte contre le terrorisme ou encore d’insécurité alimentaire.
C’est avec un rappel au sujet de la mission première du Conseil de sécurité des Nations unies, à savoir la promotion de la paix dans le monde, que Macky Sall a commencé son intervention.
Les pays africains doivent faire face aux violences des groupes armés, notamment djihadistes, et sur ce point, Macky Sall a appelé le Conseil de sécurité à plus d’engagement.
“Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine, c’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil. Ainsi, invitons-nous le Conseil à mieux s’engager avec nous dans la lutte contre le terrorisme en Afrique avec des mandats plus adaptés et des moyens plus conséquents” a t-il précisé.
Dialogue, négociation et plus de justice
Dans un contexte d’insécurité globale, mais aussi de crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19, puis accentuée par la guerre en Ukraine, le président sénégalais Macky Sall a rappelé l’urgence de trouver des solutions.
A la tribune des Nations unies, il a ainsi plaidé pour la désescalade en misant sur le dialogue et la négociation en ce qui concerne l’Ukraine. Il a lancé un appel à la mise en place d’une mission de “haut niveau à laquelle l’UA est prête à apporter sa contribution”.
Enfin, Macky Sall a de nouveau insisté sur l’importance de l’instauration d’un système de gouvernance mondiale plus juste.
“Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de sécurité (…) Dans le même esprit, je rappelle notre demande d’octroi d’un siège à l’UA au sein du G20 pour que l’Afrique puisse enfin se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent 1,4 milliard d’Africains ” a-t-il insisté.
Sur le plan économique, Macky Sall a de nouveau attiré l’attention sur les dysfonctionnements du financement du développement durable et réitéré la demande de réallocation partielle des droits de tirage spéciaux et la mise en œuvre effective de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette pour soutenir les efforts de relance des pays africains.
Alors que le continent doit aussi relever d’important défis sanitaires, il a surtout plaidé pour plus d’actions dans la lutte contre le cancer.
“Un pôle de stabilité”
Macky Sall a aussi réclamé une transition énergétique juste et équitable qui permettra aux pays africains d’utiliser leurs ressources disponibles pour assurer l’accès universel à l’électricité.
Selon lui, “il est légitime, juste et équitable que l’Afrique, continent le plus en retard sur le processus d’industrialisation, continent le moins pollueur, exploite ses ressources pour disposer d’une énergie de base afin d’améliorer la compétitivité de son économie et réaliser l’accès à l’électricité.”
L’environnement était l’autre point fort de l’intervention de Macky Sall qui est revenu sur l’importance du financement de l’adaptation au changement climatique qui, selon lui, ne doit pas être considéré comme une aide.
Alors que la guerre divise les grandes nations, l’Afrique, a tenu à rappeler Macky Sall,“ne veut pas être le foyer d’une nouvelle guerre froide mais un pôle de stabilité”.
Maderpost / Carole Assignon