Le terrorisme préoccupe l’Afrique. Les dirigeants du continent noir sont terrorisés par cette question. Elle est revenue à plusieurs reprises dans leurs discours lors de la cérémonie inaugurale du 7e forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. Cette rencontre internationale se tient à Dakar du 5 au 6 décembre, 2021. ‘’ En terme de paix et de sécurité, l’heure en Afrique est grave. Très grave’’, s’alarme le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
TERRORISME – Au vu des chiffres, ces dirigeants n’ont pas tort. Au courant de l’année 2020, 1878 attaques terroristes ont été recensées sur le continent, ayant provoqué 8211 morts, dont 1778 terroristes. La majorité des attaques, soit 59%, a été perpétrée contre des civils, 35% contre les personnels des forces de défense et de sécurité, tandis que 6% ont visé les institutions gouvernementales et les organisations internationales. ‘’ De la Libyeau fin fond de l’Afrique australe, du bassin du Lac Tchad à l’Est de la République démocratique du Congo, en passant par la République Centrafricaine, en projetant au Bénin et en haut delà, en Ouganda, de la région du Sahel à l’Éthiopie, au Soudan et au Sud Soudan, l’Afrique n’a jamais été aussi fortement menacée par le terrorisme et l’instabilité’’, a regretté M. Moussa Faki Mahamat. Il se désole du comportement des terroristes qui ‘’ tuent presque quotidiennement des dizaines d’africains, brûlent des écoles et prennent en otages des milliers d’enfants’’.
Dans un tel contexte, les États africains , surtout ceux du Sahel, doivent mettre sur pieds une stratégie militaire adaptée aux défis. C’est le point de vue du président du Niger, Mohamed Bazoum qui invite États africains, à avoir davantage de moyens pour faire face aux djihadistes. ‘’Les États africains ont besoin d’un soutien plus adapté de leurs partenaires axés sur le renseignement, l’appui aérien et le renforcement de capacités de leurs armées’’, a déclaré le Président Bazoum. ‘’ Les pays du Sahel, a-t-il ajouté, ont besoin de ressources financières exceptionnelles dont l’accès commande une dérogation aux règles de financement traditionnel consacrées par les institutions internationales, faute de quoi, leurs actions seront insuffisantes’’.
Sur la même lancée, le président Macky Sall va plus loin. Pour lui, les questions de sécurité appellent une solidarité internationale. ‘’ La paix et la sécurité en Afrique sont parties intégrantes de la paix et de la sécurité du monde. Nous devons, par conséquent, continuer de pointer du doigt les causes internes et externes des conflits sur le continent et d’évaluer l’efficacité des réponses nationales, des opérations de paix et autres mécanismes de règlement pacifique des différends. De ce point de vue, on relève que dans la plupart des pays africains, les restrictions budgétaires des années d’ajustement structurel ont eu un impact négatif sur l’équipement des forces de défense et de sécurité’’, a fait remarquer le prochain président de l’Union africaine.
Maderpost / Emedia