Les élèves de la commune de Bambaly, située dans l’arrondissement de Djirédji, ont décrété, avant-hier, 48 heures de grève non renouvelables, pour dénoncer un déficit de sept professeurs dans leur établissement.
EDUCATION – «Nous sommes en grève parce que nous avons constaté qu’il y a un manque criard de professeurs dans notre établissement, cela a un impact dans l’apprentissage de nos frères et sœurs», regrette Christine Djone Badinka, présidente du gouvernement scolaire du lycée de Bambaly, de l’année scolaire 2020-2021. Ce manque touche les domaines les plus importants.
«Au collège, presque la majorité des élèves ne font pas cours, car il y a un déficit de professeurs de mathématiques, Pc, sciences de la vie et de la terre. Et cela a un impact négatif sur l’éducation des élèves de la sixième, la cinquième et la quatrième. Et nous ne pouvons pas supporter cette situation frustrante et désolante dans notre école», affiche Mlle Badinka.
Apparemment, c’est juste une grève d’avertissement.
«Nous avons décidé de décréter 48 heures non renouvelables. Nous allons reprendre les cours… mais si l’administration ne prend pas ses responsabilités, nous allons retourner dans les rues et nous y resterons jusqu’à ce que le problème soit définitivement réglé, et nous sommes vraiment déterminés », prévient-elle.
Ousmane Mané, proviseur du lycée de Bambaly, en poste dans cet établissement depuis 5 ans, reconnaît les problèmes que traverse l’école.
«C’est très rare de voir les élèves de Bambaly déserter les salles de classe. Nous pouvons faire toute une année sans grève, mais l’établissement traverse une situation difficile, avec le départ massif de professeurs. Nous avons, dans les deux mouvements combinés, le mouvement national et régional, un total de sept départs et cela veut dire qu’il va y avoir des déficits de professeurs.
Un manque criard de professeurs. Aucun départ n’a pas été compensé. Donc, depuis le début de l’année scolaire, le censeur et moi avons essayé de gérer la situation avec les autorités académiques», explique-t-il.
Et les conséquences sont désastreuses pour les élèves. «Nous avons deux classes de cinquième et deux de sixième qui ne font pas de cours de mathématiques, une sixième qui ne fait pas de cours de Svt et les heures de français ont été diminuées. Au lieu de six heures normales, nous avons donné, à chaque classe, cinq heures, pour que le seul professeur disponible puisse supporter l’ensemble des charges. Imaginez, un seul professeur de français pour tout un établissement, c’est difficile. Nous avons géré cela, nous avons également géré les humeurs des élèves qui avaient voulu partir en grève depuis. Nous leur avons demandé de patienter», se confie le proviseur.
Aujourd’hui, la pression semble porter ses fruits. «Llundi, lors de mon entretien avec le chargé des ressources humaines de l’inspection d’Académie de Sédhiou, nous avons pu décrocher deux professeurs : un de Sciences physiques et un de Sciences de la vie et de la terre. Mais malgré tout cela, le besoin demeure», admet, sans ambages, le proviseur de Bambaly.
Maderpost / Le Quotidien